L’Union européenne n’a pas encore pris de décision sur le passeport vaccinal. Mais dans certains Etats membres, l’idée est en débat. Certains annoncent vouloir l’appliquer.
L’idée d’un passeport vaccinal commence à faire des émules à travers le monde. L’Islande a été l’un des premiers pays au monde à le lancer, alors que le Danemark et la Suède ont annoncé jeudi 4 février sa mise en place en juin. Mais en France ou en Allemagne, le projet fait débat. Si le gouvernement a, pour l’heure, repoussé l’idée, certains responsables politiques y sont favorables, directement ou sous condition.
Sortie de crise : faudra-t-il imposer le passeport vaccinal ? Un déjeuner au restaurant, une pièce de théâtre, un film au cinéma ou encore une escapade au musée… Et si ce retour à une vie rêvé passait par un passeport vaccinal. Comment fonctionnerait-il ? Les géants du numérique, notamment en Europe et aux Etats-Unis, planchent sur le sujet depuis déjà plusieurs mois. L’idée serait de pouvoir présenter sous forme de QR Code des données incluant à la fois le résultat d’un test PCR et le certificat de vaccination avec date, type de vaccin, et nombre de doses reçues. Des certificats déjà remis après chaque injection dans plusieurs pays. Quelle est la position des pays européens ? Les plus favorables sont ceux dont le tourisme pèse lourd économiquement comme la Grèce, l’Espagne ou l’Italie. Ils voient dans ce passeport vaccinal un moyen de rouvrir leurs frontières sans risquer de voir l’épidémie repartir en flèche. Les plus réticents sont pour le moment, la France, la Roumanie et les Pays-Bas. Défavorable également l’OMS qui estime ne pas avoir assez d’informations concernant l’efficacité du vaccin sur la transmission du virus. En France, les spécialistes se montrent beaucoup plus optimistes. Est-il légal ? La question n’est pas tranchée. Pour Me David Guyon, avocat au barreau de Montpellier (Hérault), le passeport vaccinal est une atteinte au principe de liberté. Les non vaccinés n’étant pas plus libres d’aller et venir, mais également à la notion d’égalité. « Vous avez des supra citoyens et des sous-citoyens, c’est-à-dire des citoyens vaccinés qui eux pourront s’adonner à toutes les activités sociales normales en temps de crise sanitaire et des citoyens qui auront refusé ce vaccin qui eux sont exclus. Donc, on aura une société à deux vitesses », explique-t-il. Hier, lors du Conseil européen, les 27 membres ont estimé que le débat sur un passeport vaccinal est prématuré. La priorité du moment, c’est la campagne de vaccination.