Une experte indépendante de l’ONU a demandé mercredi une enquête immédiate sur l’armée du Myanmar / Birmanie à la suite d’allégations de nouveaux « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » dans les Etats de Rakhine et de Chin, au sud du Myanmar / Birmanie.
L’armée est accusée d’avoir lancé des raids aériens dans ces deux Etats, brûlant des villages et torturant des civils.
« Alors que le monde est occupé par la pandémie de Covid-19, l’armée du Myanmar continue d’augmenter ses assauts dans l’Etat de Rakhine, ciblant la population civile », a déclaré ce mercredi à Genève, Yanghee Lee, qui termine son mandat de Rapporteure spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Myanmar.
« Les appels à un cessez-le-feu, lancés notamment par les rebelles, n’ont pas été entendus. Au lieu de cela, le Tatmadaw (l’armée birmane) inflige d’immenses souffrances aux communautés ethniques de Rakhine et de Chin », a déclaré Mme Lee.
« L’armée viole systématiquement » le droit international humanitaire et les droits humains, ajoute la Rapporteure spéciale. Une attitude qui peut équivaloir à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, dit-elle, dénonçant la poursuite de l’impunité pour ces violences.
Le 27 mars dernier, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés s’était dit préoccupée par le nombre croissant de victimes civiles et de déplacements à l’ouest du Myanmar. « Une forte tendance à la hausse des pertes civiles a été observée depuis février dernier », avait souligné le HCR.