La construction d’une nouvelle prison de 600 places est prévue à Muret à l’horizon 2024. Elle s’inscrit dans le plan de construction de 15000 nouvelles places annoncées par le gouvernement. La Ligue des Droits de l’Homme s’y oppose. Voici pourquoi :
Opinion – La Ligue des droits de l’Homme réaffirme son opposition à la construction de prisons. La réponse des pouvoirs publics est, depuis 30 ans, majoritairement quantitative. Le gouvernement actuel n’a pas dérogé à ces programmes successifs de construction. Cette politique du « tout carcéral » ne résout pas le problème de la surpopulation et n’a qu’un effet : accroître le nombre de personnes sous écrou : plus on construit de prisons, plus on les remplit !
Qui peut croire que plus de prisons vont réellement :
– réduire les courtes peines, qui désinsèrent et précarisent (perte de logement, d’emploi, fragilisation des cercles amicaux et souvent des cercles familiaux)
– réduire les comparutions immédiates, qui contribuent largement à accroître la population pénale et sont notamment utilisés pour juger les «Gilets Jaunes»
– réduire le recours à la détention provisoire, qui a augmenté ces dernières années pour atteindre un taux de 30%, l’un des plus hauts d’Europe
– favoriser l’accompagnement et la réinsertion, premières pistes pour échapper au cercle vicieux de l’augmentation de la population carcérale
– développer les mesures existantes en milieu ouvert (placement extérieur, libération conditionnelle)
– renforcer les peines dites en milieu ouvert (SME, Bracelet électronique, TIG).
Une concertation publique préalable initiée par l’Agence Publique pour l’Immobilier de la Justice est en cours depuis le 16 septembre. Cette concertation publique permet dans un premier temps d’exprimer un avis sur la construction de cette nouvelle prison, avant le 20 octobre 2019.