Le journal l’Humanité fondé par Jean Jaurès connaît de grandes difficultés financières. Une soirée de soutien a eu lieu à Toulouse
Après Paris, Toulouse est la deuxième ville à accueillir un mouvement de soutien au journal L’Humanité. La ville où son fondateur, Jean Jaurès, a été conseiller municipal et adjoint au maire. L’évènement se déroulait dans le quartier Basso-Cambo, à la Librairie de la Renaissance. La soirée était organisée par la Fédération PCF Haute Garonne 31, la Librairie de la Renaissance, les Amis de l’Humanité et les Amis de Jaurès.
Pluralisme de la presse
Des personnalités toulousaines du monde culturel, associatif, syndical et politique étaient de la partie. De nombreuses personnalités de gauche ont répondu favorablement à cet appel dont Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, Georges Méric, président PS de la Haute-Garonne, Pierre Cohen, ancien maire (ex-PS, désormais à Génération-s) de Toulouse et beaucoup d’autres élus régionaux ou locaux. Des artistes étaient aussi présents. C’est le cas du groupe toulousain Les Grandes Bouches ou encore du cinéaste Robert Guédiguian, président de la cinémathèque de Toulouse.
1,5 millions d’euros et 2000 abonnements
Débats, concerts, souscriptions étaient au programme de la soirée qui s’est terminée à minuit. Depuis leur appel à la solidarité pour sauver le journal, L’Humanité a déjà récoltés près de 1,5 millions d’euros grâce aux dons et près de 2000 abonnements. De plus, le journal entend défendre le pluralisme face aux pouvoirs publiques. « Un combat pour la démocratie et l’information. » Depuis plusieurs mois, l’Humanité affronte de lourdes difficultés financières. En cessation de paiement, le journal a été placé en redressement judiciaire le 7 février dernier avec une période d’observation de 6 mois. Un nouveau rendez-vous est prévu devant le tribunal de commerce de Bobigny le 27 mars.
Proche du Parti Communiste, les ventes du journal créé en 1904, sont en constante effondrement et cela malgré des aides du ministère de la culture. Cette soirée est donc l’occasion de rappeler que « au moment où tant de débats et d’inquiétudes s’expriment sur les fake news, laisser mourir l’Humanité reviendrait à affaiblir la presse de qualité et à assécher encore plus le débat contradictoire. Au moment où les médias connaissent une telle crise de confiance, l’engagement constant de l’Humanité aux côtés des travailleurs, des milieux populaires, des invisibles, des penseurs qui contestent le système, des créateurs qui portent haut la culture constitue un atout pour le journalisme et un atout pour l’exercice de la citoyenneté », selon leur communiqué.