Opinion _« Les annonces du Gouvernement pour le développement des infrastructures de transports marquent une rupture de méthode que je tiens à saluer : la question du financement précède désormais la décision de lancer les projets, alors que le précédent gouvernement optait pour une posture consistant à décider sans financer. Cette nouvelle approche, de bon sens, est beaucoup plus sincère et crédible.
Sur les principaux arbitrages, je regrette que le 3ème scénario financier suggéré par le COI (Conseil d’orientation des infrastructures) dont le calendrier était plus favorable, ne soit manifestement pas retenu comme l’option de référence pour le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO).
La volonté affichée de désaturer les nœuds ferroviaires des grandes agglomérations est en revanche une bonne nouvelle pour les métropoles de Toulouse et de Bordeaux qui sont concernées au premier chef.
Cependant, le phasage de l’agenda de la liaison nouvelle entre Toulouse et Bordeaux, laquelle ne saurait être déconnectée de la désaturation des nœuds ferroviaires des deux métropoles, ne me semble pas être à la hauteur des enjeux. L’essor démographique et les enjeux économiques et d’aménagement du territoire de métropoles de dimension européenne, qui contribuent fortement à la richesse nationale, nécessitent un calendrier plus volontariste.
Sur les pistes nouvelles de financement, il y a des avancées, mais les financements innovants que nous avons proposés doivent être encore approfondis par le Gouvernement pour que nous puissions les utiliser avec efficacité.
Enfin, pour mobiliser les financements importants que requièrent ces aménagements, je plaide pour plus d’audace dans le portage de ces réalisations d’intérêt général et renouvelle ma proposition en faveur d’une société de projets (SPV) sur le modèle de ce qui se fait pour le Grand Paris.Dans une approche girondine et décentralisée de l’aménagement du territoire, il est normal de donner aux grandes métropoles des régions françaises des moyens d’action aussi ambitieux que ceux déployés pour la région parisienne.
Sur tous ces points, j’attends des parlementaires qu’ils apportent, quand ils examineront le texte de la loi Mobilités, les améliorations nécessaires pour aboutir à un projet de nature à répondre à nos besoins » a déclaré Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse, Président de Toulouse Métropole.