Emmanuel Macron a officiellement déclaré ce mercredi être candidat à l’élection présidentielle de 2017. Cette candidature soulève de nombreuses interrogations. Nous en avons sélectionné 7.
Aura t il les 500 signatures nécessaires à sa candidature ?
C’est la question centrale aujourd’hui pour Macron. A défaut d’un nombre d’élus ralliés à son parti, il aura probablement des difficultés à obtenir les parrainages nécessaires. Le PS l’a bien compris et lance d’ores et déjà des signaux. Macron peut aussi tenter de faire alliance avec un autre parti centriste, à gauche ou à droite. Enfin certains partis, par calcul politique, peuvent avoir intérêt à l’aider dans cette quête.
Va t il aller rechercher le soutien d’un autre parti politique ?
C’est une question centrale. A l’instar d’Alain Juppé ou François Hollande il doit crédibiliser sa démarche en se présentant en rassembleur. Il semblerait aujourd’hui que le Parti radical de gauche va discuter de l’opportunité d’une adhésion à sa candidature avec le risque, certain, d’être phagocyté dans le mouvement en marche.
Quel impact sur la primaire de la droite ?
La chronologie choisie par Macron n’est pas anodine. Ne se présentant pas à des primaires, il est libre de son agenda. En annonçant sa candidature à quelques heures du premier tour des primaires de la droite, et non de la gauche, il va brouiller le message de cette élection. Et peut être ringardiser certains candidats qui se présentent sur un segment politique équivalent au sien : Bruno Le Maire, NKM ou Alain Juppé, les plus centristes des candidats LR.
Quelles conséquences pour les primaires de la gauche ?
Ni de droite ni de gauche, Macron est un objet politique qui se présente non identifié. Ses premières propositions économiques et sociales n’ont rien de révolutionnaire. A la marge, certains électeurs pourraient ne pas se déplacer en janvier pour participer à ces primaires. A priori des voix qui manqueront au candidat le plus proche de l’aile droite du PS, Hollande, Royal ou Valls.
Son offre politique est elle crédible ?
Macron devra défendre son bilan au gouvernement. Et expliquer pourquoi il n’a pas mis en oeuvre ce qu’il propose aujourdh’ui. Il se présente sur son compte Twitter, en opposant du système. Ce qui n’est qu’un effet de rhétorique post élection de Trump. Par sa formation, son parcours économique, Macron est issue de ce fameux système. Il en est un pur produit et nécessairement le représentant. Si de système il faut entendre organisation politique, alors nulle proposition n’a encore été formulée sur une éventuelle réforme constitutionnelle.
Peut il faire perdre les candidats de la gauche à la présidentielle ?
Assurément oui. Et l’analyse de Jean Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS mais aussi maître tacticien est en cela, clairvoyante : Macron peut aspirer les dizaines ou centaines de milliers de bulletins principalement issus d’un segment de l’électorat urbain, qui pourront manquer à un candidat issu des primaires de la gauche, Hollande ou Montebourg ou un autre, pour se hisser au deuxième tour.
Macron peut il succéder à François Hollande à l’Elysée ?
Tous les candidats déclarés et qui disposeront demain des parrainages, sont placés sur un pied d’égalité. Et tous peuvent donc gagner. Y compris Marine Le Pen ou Jean Luc Mélenchon. La dynamique de la campagne, les offres politiques, des événements indésirables ou inattendus, les succès médiatiques, tout peut concourir à faire mouvoir les intentions de vote. On constate également que Macron dispose aujourd’hui de forces militantes, des soutiens financiers et médiatiques. Il peut donc gagner l’élection mais il peut aussi échouer et ne pas franchir la barre symbolique des 5%.