A la veille d’une conférence humanitaire sur la Syrie à Londres, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé mercredi les bailleurs de fonds à se montrer solidaires et octroyer l’argent qui permettra notamment de scolariser les millions d’enfants syriens qui ne vont pas à l’école.
[su_dropcap style= »flat » size= »5″]J[/su_dropcap]’appelle à une forte manifestation de solidarité à la conférence humanitaire de demain à Londres », a déclaré M. Ban dans un discours à l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, où il a reçu un diplôme honorifique. « Il faut à nouveau scolariser les enfants syriens. Il y a 2 millions d’enfants syriens qui ne vont pas à l’école actuellement. Il faut que les convois d’aide atteignent les personnes qui en ont vraiment besoin », a-t-il ajouté. « Il y a au moins 400.000 personnes bloquées dans des villages assiégés ».
Un convoi humanitaire rentre dans la ville syrienne assiégée de Madaya Label : Le Monde 11/01/2016
Face à la vague de réfugiés syriens arrivant en Europe, le Secrétaire général a aussi fait appel à la solidarité et à la compassion. « Clôtures de barbelés, confiscation des biens et dénigrement des personnes en quête de sécurité font resurgir les fantômes de crises passées, les leçons que nous sommes censés avoir déjà apprises », a-t-il dit. Selon lui, le défi auquel est confrontée la communauté internationale est de passer d’une attitude réactive à une culture de prévention, avec une attention particulière portée aux droits de l’homme.
« La communauté internationale n’a pas fait assez pour prévenir les horreurs au Cambodge, au Rwanda et à Srebrenica », a-t-il souligné, rappelant que sous son mandat l’ONU avait également échoué à protéger des milliers de civils au Sri Lanka.
Le chef de l’ONU a une nouvelle fois mis en avant l’initiative « Les droits humains avant tout » lancée en 2013 et destinée à identifier rapidement et à dénoncer les violations des droits humains.
« Nous avons pour objectif d’inculquer une culture du courage à travers les Nations Unies », a dit M. Ban. Selon lui, il faut que les choses soient claires : les droits humains ne peuvent pas être ignorés et leur protection venir après les préoccupations concernant le développement.
« Il est temps de faire plus pour stopper l’érosion brutale et éhontée du respect des droits humains et du droit humanitaire international dans les zones de conflit à travers le monde. Il est temps de renforcer la façon dont nous nous préparons et nous répondons aux crises majeures du 21ème siècle », a-t-il ajouté.