L’état d’urgence a été décrété en France dans la nuit du 13 au 14 novembre dernier à la suite des attentats de Paris. L’état d’urgence qui donne une série de pouvoirs exorbitants du droit commun à l’administration a été prolongé pour une durée de 3 mois par le Parlement et signifié à la Cour européenne des droits de l’homme. Pour éviter les abus plusieurs associations et syndicats ont lancé un observatoire de l’état d’urgence. Ils lancent aujourd’hui un appel à témoignages à Toulouse et dans toute la France.
La Ligue des droits de l’Homme, le syndicat des avocats de France, le syndicat de la magistrature, ont décidé de mettre en place un « Observatoire de l’état d’urgence » dont le rôle sera l’identification des abus et des atteintes aux droits des citoyens. Depuis trois mois, sous l’autorités des préfets et sans contrôle préalable de la justice, la police peut entrer jour et nuit chez toute personne qu’elle considère comme « suspecte », perquisitionner lieux de travail ou domiciles et désormais prendre une copie du contenu des ordinateurs ou des téléphones mobiles.
Pour faire face à cette situation d’exception, mais prévue par l’état de droit, la Ligue des droits de l’homme lance un appel a témoignage « auprès de personnes ayant subi des perquisitions ou des assignations à résidence ou des restrictions de leur liberté en particulier sur leur lieu de travail ». Des auditions seront conduites par l’observatoire, en respectant l’anonymat des personnes. Selon l’appréciation des dérives de l’état d’urgence constatées, un rapport sera publié début 2016.
La Ligue des droits de l’Homme met en place un numéro de téléphone permettant de la contacter pour les témoignages
05 62 26 69 19.