Hommage de Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, à André Glucksmann
J’ai appris avec tristesse la disparition brutale d’André Glucksmann.
Il fut l’une des grandes voix des Nouveaux Philosophes, qui ont porté la critique contre le marxisme et l’Etat, au mitant des années 1970.
Habité par la défense de la liberté, André Glucksmann aura inlassablement combattu les totalitarismes, au premier rang desquels le stalinisme, mais aussi, comme il le disait très simplement, toutes « les misères du monde ». Qui ne se souvient de cette image saisissante d’André Glucksmann accompagnant Sartre et Aron sur le perron de l’Elysée au moment de la crise des « Boat People » vietnamiens? Militant internationaliste, il prit fait et cause pour les populations du Kosovo, de la Tchétchénie, et fut, plus récemment, l’un des grands défenseurs de la dignité des Roms.
André Glucksmann, c’était une présence, une force de conviction d’une puissance insoupçonnée, une voix qui portait loin. Il n’hésitait jamais à prendre le contre-pied de l’opinion du moment. Avec lui, la maxime d’Alain – « Penser c’est dire non » – prenait un tour aussi spéculatif que pratique. Il n’imaginait pas la philosophie autrement que comme un combat.
Ce matin, mes pensées vont à ses proches, et en particulier à son fils, Raphaël.