l’Etat va céder sa participation dans la société gestionnaire de l’Aéroport de Toulouse Blagnac. Le ministre de l’économie Macron a indiqué avoir fait le choix d’un consortium principalement alimanté par des fonds chinois. La presse fait état d’un cession pour un prix supérieur à 300 millions d’euros. Cette décision inquiète les élus.
Catherine Lemorton, députée de Haute Garonne
Aéroport de Toulouse – Blagnac : le choix est fait
Catherine LEMORTON prend acte de la décision du Gouvernement d’ouvrir le capital de l’aéroport de Toulouse Blagnac au consortium chinois. Il ne s’agit donc pas d’une privatisation, l’État et les collectivités locales resteront majoritaires avec 50,1 % du capital. La majorité au sein de cette société demeurera publique, ce qui constitue un point fondamental. L’État semble avoir choisi la meilleure offre. Néanmoins, Catherine LEMORTON restera vigilante au contenu exact de l’offre de ce consortium, en termes d’emplois et de croissance. Comme l’a confirmé le Ministre Emmanuel MACRON, il ne s’agit pas de constituer un hub, comme certains ont pu l’affirmer. Cependant Catherine Lemorton sera attentive au fait que le développement de l’aéroport se fasse dans le respect de la qualité de vie des riverains, notamment en termes de nuisances sonores et de facilité d’accès à cet espace aéroportuaire.
Christophe Borgel, député de Haute Garonne
Communiqué de Christophe Borgel, député de la 9e circonscription de Haute-Garonne
Le Ministre de l’Économie a annoncé hier la décision de l’Etat concernant la vente de la majorité de ses parts dans le capital de l’aéroport Toulouse-Blagnac. C’est donc le consortium Symbiose porté par des investisseurs chinois, qui a été retenu.
Je prends acte des raisons de ce choix indiquées dans l’interview du Ministre à La Dépêche du Midi. Dans la mesure où cette offre est la meilleure tant sur le plan financier que sur le maintien de l’emploi, ou encore sur la place des collectivités territoriales dans les choix à venir en matière de développement de l’aéroport, je ne vois pas pourquoi le fait que ces investisseurs soient chinois les disqualifierait a priori. Je note enfin que les garanties indispensables pour Airbus ont été apportées.
Je suis favorable à ce que la majorité du capital qui reste public, entre l’État, la Région, le département, Toulouse Métropole et la CCI, puisse être solidifié dans un pacte d’actionnaires. Ceci garantira durablement une capacité de la puissance publique à peser sur les choix qui seront effectués.
Je veux insister sur l’inquiétude des riverains et pas seulement ceux en proximité immédiate de l’aéroport. Je note avec satisfaction que les actionnaires publics pourront s’opposer à un développement des vols de nuit. L’augmentation du trafic aérien devra impérativement tenir compte des nuisances potentielles vis-à-vis des riverains.
Pierre Cohen, Président du Groupe Socialiste
Aéroport de Toulouse-Blagnac : L’Etat doit maintenant garantir la prédominance de la puissance publique
Nous savons aujourd’hui que c’est au consortium chinois Symbiose que l’État va céder 49,9 % de ses parts dans la société d’exploitation de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Au-delà de cette annonce attendue, nous prenons acte de la volonté affirmée par Ministre de l’économie de maintenir une majorité publique au sein de la société. Comme nous le lui avions demandé dans notre courrier co-signé par les députés socialistes de Haute-Garonne, les 10,1 % restant détenus par l’État ne seront pas cédés à un autre investisseur financier.
Nous resterons cependant vigilants : ces annonces dans la presse devront être formalisées pour garantir la prédominance de la puissance publique et la capacité des territoires à contrôler les stratégies de développement de notre aéroport. Nous serons en particulier attentifs aux conséquences sur l’environnement que pourrait engendrer les trafics supplémentaires annoncés avec cette entrée au capital du consortium Symbiose, mais également aux contre-parties envisagées par la nouvelle municipalité pour le financement d’équipements structurants promis durant la campagne électorale. Il est inconcevable que Toulouse Métropole soit juge et partie.
Claude Raynal, sénateur, maire, président du groupe socialiste Toulouse métropole
Aéroport de Toulouse-Blagnac : les acteurs publics conservent la majorité de l’actionnariat
pour un développement dans l’intérêt de notre territoire, dans le respect des personnels et
de la préservation du cadre de vie des riverains.
Le Gouvernement a annoncé que le consortium Symbiose a été retenu par l’État pour le rachat de
49,99 % des parts de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
L’aéroport de Toulouse-Blagnac est un équipement stratégique et structurant de la métropole
toulousaine, tant comme outil de rayonnement économique que comme vecteur d’une politique
touristique ambitieuse.
Dès lors, dans ce dossier, les acteurs publics doivent pouvoir disposer de véritables prérogatives
de décision et d’impulsion.
» Je prends acte de la décision de l’État quant au choix du candidat retenu pour le rachat de
49,99 % des parts de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
Je salue les déclarations du Ministre de l’Économie quant à l’engagement du Gouvernement de
gauche de Manuel Valls de ne pas céder la deuxième tranche des parts qu’il détient, soit 10% du
capital.
C’est une réponse claire apportée à la position que j’ai toujours défendue, notamment lors du
dernier conseil de Toulouse Métropole le 13 novembre dernier. C’est la seule véritable garantie
permettant de conserver la maîtrise publique de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
Au-delà des déclarations des uns ou des autres, nous devrons demain être vigilant quant à la
pérennité de la présence de l’État au capital de l’aéroport. C’est à cette unique condition que les
collectivités territoriales et les acteurs publics de notre territoire conserveront la maîtrise des choix
stratégiques de cet équipement structurant.
Les actionnaires publics devront jouer pleinement leur rôle de régulation et de vigilance afin que le
développement de l’aéroport Toulouse-Blagnac se réalise au bénéfice de notre territoire, dans le
respect des personnels et de la préservation du cadre de vie des riverains.» a déclaré Claude
Raynal.
élus verts à la mairie de Toulouse, au conseil général et régional
L’appel d’offres pour la cession des parts de l’Etat
au sein de l’Aéroport Toulouse Blagnac doit être suspendu
Les élu-es Europe Ecologie – Les Verts expriment leur désaccord suite à la décision de l’Etat de vendre ses parts
au sein de la société gestionnaire de l’Aéroport de Toulouse-Blagnac à un consortium sino-canadien.
Le projet de vente des parts de l’Etat dans les aéroports amorcé en 2011 par François Fillon, alors Premier
Ministre, se poursuit donc et notre région en est la tête de gondole avec l’assentiment des différentes collectivités
locales, Région, Département et Métropole. Pour François Simon, Vice-Président du Conseil Régional , «
notre ville ne doit pas être un laboratoire de la privatisation. L’entrée de ce consortium semble annoncer – comme
l’a souhaité Jean-Luc Moudenc – d’autres participations de fonds chinois sur des équipements publics comme par
exemple le Parc des Expositions ».
Pour EELV, un équipement de transport doit rester sous contrôle public qui plus est un aéroport qui pose un
certain nombre de problème en matière de santé. Patrick Jimena, Conseiller Général, souligne notamment
que « nous attendons des garanties claires pour les riverains exposés aux nuisances sonores. Le consortium veut
multiplier par trois l’activité de l’aéroport. Nous devons être vigilant-es et demandons à ce que les collectivités
territoriales détenant des parts dans la société Aéroport Toulouse – Blagnac se positionnent rapidement et fermement
sur cette question de santé publique ».
Régis Godec, Conseiller Communautaire Toulouse Métropole, précise que « nous ne pourrons accepter une ré-
vision du Plan d’exposition au bruit. Nous exigeons la transparence la plus totale sur le projet. Nous demandons
à ce que les dossiers soient rendus publics et que les repreneurs soient auditionnés par un comité de suivi».
Ce projet de privatisation ne peut se faire au détriment de l’intérêt général, des enjeux régionaux et de
celui des salariés de l’Aéroport.
Pierre Izard, Président du Conseil Général de la Haute-Garonne :
Dès que l’Etat a annoncé son intention de vendre ses parts dans la société aéroportuaire Toulouse-Blagnac, j’ai manifesté mon opposition à ce qui s’avère être la privatisation d’un équipement public stratégique majeur. Aujourd’hui, la question de la majorité publique reste néanmoins posée de par la nature de la relation entre l’Etat et le consortium privé. Car dans une entreprise, la majorité dépend plus des accords passés entre les actionnaires que de la répartition des actions. Ces sont les raisons pour lesquelles le Conseil Général s’est battu avec ses partenaires publics, Conseil Régional, Métropole de Toulouse et CCI, et il continuera de se battre pour renouveler une minorité de blocage publique qui était vouée à disparaître. Le Conseil Général restera extrêmement vigilant sur ce dossier et fera tout pour consolider cette minorité publique de blocage, qui devra être garante du service public, de la prise en compte des intérêts industriels aéronautiques, de la situation des salariés de l’aéroport et des préoccupations des riverains.
Debout La France Haute Garonne condamne, avec la plus grande fermeté, la vente par l’Etat de 49,9% de ses parts du capital de l’aéroport de Toulouse Blagnac au consortium chinois Symbiose. Cette cession, qui n’est pas sans rappeler celle des autoroutes par le gouvernement de Villepin, est inacceptable car il n’y avait aucune obligation à la faire si ce n’est pour un gain immédiat et dérisoire de liquidité. Inacceptable aussi car il n’aura pas été laissé l’opportunité à des entreprises et à des fonds nationaux ou locaux d’investir dans l’aéroport. Cette décision est d’autant plus déroutante que l’aéroport de Toulouse Blagnac est aussi l’aéroport d’Airbus et que l’on peut s’interroger sur ce nouveau voisinage et l’entente des deux entités.