Le vote des députés sur l’État palestinien fait enfin honneur à la France
par CHRISTIAN PICQUET
Porte-parole de Gauche unitaire
Co-fondateur du Front de gauche
Conseiller régional de Midi-Pyrénées
Le vote, par la majorité de gauche de l’Assemblée nationale, de la résolution favorable à la reconnaissance de l’État palestinien, est l’acte de justice et de droit qu’attendaient depuis longtemps des millions de Français.
Venant de la cinquième puissance de la planète, il vient sanctionner la politique de force ouverte des dirigeants israéliens actuels, laquelle s’emploie à ruiner toute possibilité de paix juste et durable dans cette région, au mépris de toutes les résolutions des Nations unies depuis des décennies.
À rebours de l’atlantisation de la diplomatie française depuis Nicolas Sarkozy, effaçant l’indignité que constitua l’appui de François Hollande à l’invasion israélienne de Gaza l’été dernier, il vient redonner un peu d’espoir aux partisans de la paix en Israël et en Palestine.
La large majorité qui s’est exprimée sur cette résolution vient, enfin et surtout, rappeler qu’Israéliens et Palestiniens ne sortiront d’un bourbier sanglant que si s’arrêtent la colonisation de la Cisjordanie et le blocus de Gaza, afin que puissent au plus vite coexister deux États souverains, vivant en sécurité dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
La position de l’Assemblée nationale fait enfin honneur à la France. Il était grand temps, alors que 135 États ont déjà reconnu l’État palestinien.
Honte à la droite qui s’est opposée à ce que la voix forte de notre pays se fasse de nouveau entendre, en faveur de la restauration dans sa souveraineté d’un peuple privé depuis trop longtemps de son droit à déterminer librement son destin.
Mais honte aussi à un gouvernement qui, en l’absence du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères sur les bancs de l’Assemblée, a aujourd’hui donné le sentiment qu’il subissait le vote des députés plus qu’il ne l’approuvait.