A l’occasion de la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a rappelé mardi que plus de 18 millions d’êtres humains dans le monde sont soumis au travail forcé, selon les estimations de l’ONU. « Chaque jour, des femmes sont victimes de la traite, vendues, enfermées dans des maisons de tolérance. Chaque jour, des filles très jeunes sont mariées de force. Certaines sont victimes de violences sexuelles, d’autres sont exploitées en tant qu’employées de maison », a affirmé M. Ban dans son message pour la journée. « Vingt-cinq ans après l’;adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, des garçons et des filles travaillent encore dans des conditions effroyables. Des hommes séparés de leur famille sont captifs, forcés de travailler dans des usines clandestines pour des salaires dérisoires qui ne leur permettront probablement jamais de rembourser leurs dettes », a-t-il ajouté.
Au XIXe siècle, la communauté internationale s’était mobilisée pour dénoncer l’outrage à notre humanité commune qu’est l’esclavage, a rappelé le chef de l’ONU. « Aujourd’;hui, les États, la société civile et le secteur privé doivent s’unir pour en éliminer tous les avatars, y compris le travail forcé. »
Pour M. Ban, il y a des raisons d’être optimiste. Kailashi Satyarth, qui lutte depuis des années contre la servitude des enfants, a reçu cette année le prix Nobel de la paix, qui a donné un coup de projecteur sur son combat. La semaine pour l’élimination de l’esclavage des enfants, qui vient de s’achever, a attiré l’attention sur cette atteinte persistante aux droits de l’homme.
Beaucoup ont été confortés dans leur détermination à abolir ces pratiques barbares cette année grâce à la première célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la traite des êtres humains, observée le 30 juillet, et au renforcement des dispositions du droit international relatives au travail forcé.
« Il faut néanmoins aller beaucoup plus loin », a souligné le Secrétaire général. « Je demande instamment aux États Membres, aux entreprises, aux fondations et aux autres donateurs de soutenir le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour la lutte contre les formes contemporaines d’esclavage afin que la société civile puisse mener à bien des projets essentiels de réinsertion des victimes et de réparation. Nous avons également besoin de stratégies intelligentes, de législations nationales efficaces et d’;une volonté affirmée de coordonner la lutte contre ce crime ».