Discours de M. Laurent Fabius Ministre des Affaires étrangères et du Développement international Toulouse School of Economics Table ronde franco-chinoise sur les enjeux environnementaux et climatiques de la croissance
Mesdames, Messieurs,
Vous avez choisi le climat comme thème de cette table ronde, réunie à l’occasion des célébrations du 50ème
anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, et alors que vous
travaillez – Université de Toulouse et Université de Nankai – à l’approfondissement de votre coopération. Je
vous en félicite, car le climat n’est pas seulement une question vitale pour l’humanité, à laquelle
l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York d’où je reviens a consacré une grande part de ses
travaux, c’est un sujet qui occupe désormais une place centrale dans les relations denses et amicales entre la
Chine et la France.
* *
Rien ne semble pouvoir arrêter l’émergence – ou plutôt la ré-émergence car il s’agit d’un retour à une
situation ancienne – de la Chine, qui serait depuis cette année, selon certaines évaluations, la première
économie mondiale. Pourtant, la Chine fait face à des défis écologiques majeurs. La pollution : pollution des
eaux et des sols, mais surtout pollution de l’air. L’ampleur du problème est à la hauteur d’un développement
industriel d’une rapidité sans précédent. Au-delà, le « dérèglement » climatique menace aussi la Chine
comme l’a montré le rapport national chinois sur le climat.
Ces deux crises sont deux faces d’un même problème : la pollution et le dérèglement climatique sont tous
deux les produits d’un développement mal contrôlé et la solution se trouve dans les deux cas dans l’adoption
d’un mode de développement durable, plus respectueux des équilibres écologiques.
Elargissons notre propos. Le changement climatique n’est plus une notion abstraite ou une affaire pour nos
lointains descendants. Il s’agit d’une réalité qui nous concerne dès aujourd’hui. Ses conséquences se
manifestent, qu’il s’agisse de l’extrémisation des phénomènes climatiques (pluies, typhons, sécheresses…),
de la fonte des glaciers et des calottes polaires, de la montée des eaux, de l’acidification des océans, de la
désertification, des conséquences sur les cultures agricoles dans de nombreux pays et sur les migrations,
voire sur la paix et la guerre.
Si nous n’agissons pas maintenant, un climat dérèglé, hors de contrôle, menacera les moyens de subsistance,
le développement et l’existence même d’une grande partie de l’humanité. Face à de telles conséquences, le
mot réchauffement ou même « changement » climatique ne rend pas compte de la gravité des risques. C’est
pourquoi je parle de dérèglement climatique, qui exprime bien ce qui est en jeu : la capacité de l’espèce
humaine à se développer, à se nourrir, à vivre décemment, à être maitre de son destin. En bref, tout ce pour
quoi le peuple chinois a lutté au cours des décennies écoulées.
* *
Il n’est pas trop tard pour agir. Les scientifiques nous disent qu’il est encore possible de tenir l’objectif
d’une augmentation inférieure à 2°C que s’est fixé la communauté internationale. Mais pour cela, nous
devons engager sans tarder à décarboner nos économies.
C’est l’enjeu de la conférence sur le climat que la France accueillera en décembre 2015 à Paris, où doit être
adopté un nouvel accord universel sur le climat, afin qu’il entre en vigueur en 2020, lorsque le protocole de
Kyoto ne s’appliquera plus. 2
L’accord dont nous avons besoin à Paris en 2015 est un accord établissant les règles d’action, de
transparence, de coopération, de financement dans lesquelles toutes les Parties pourront se retrouver et qui
leur permettront sur le long terme d’ajuster leurs choix de développement, de renforcer la confiance entre
elles, de susciter les investissements, jusqu’à tenir collectivement l’objectif des 2°C.
* *
Mesdames et messieurs, chers étudiants,
Y parviendrons-nous ? Des évolutions positives se produisent. L’Europe travaille à des objectifs pour 2030.
Aux Etats-Unis, les émissions ont enfin commencé à baisser, mais cette tendance peut et doit être amplifiée.
Le président Obama agit, non sans une forte résistance de certains groupes de pression. Un autre pays sera
déterminant pour parvenir à un succès à Paris, c’est la Chine.
La Chine possède en effet une responsabilité particulière. Elle représente le 1er émetteur mondial de gaz à
effets de serre, avec ¼ des émissions mondiales. Elle est aussi un des pays qui auront le plus à souffrir de ce
fléau. Dans l’histoire de la Chine, les effets parfois cataclysmiques des incidents climatiques sont bien
connus, et les historiens ont montré l’impact déterminant des sécheresses et vagues de froid du « Petit Âge
de Glace » sur la chute de la dynastie des Ming au milieu du 17ème siècle. Mais on parle aujourd’hui d’un
changement climatique beaucoup plus ample. Enfin, la Chine, par l’exemple qu’elle représente pour les pays
émergents et en développement, a une capacité d’entrainement forte.
La Chine est d’ailleurs consciente de son rôle. Le président Xi Jinping a engagé la construction d’une
« civilisation écologique ». Le Premier Ministre Li Keqiang a « déclaré la guerre » à la pollution. Des
mesures ont été prises, avec notamment d’importants programmes pour l’efficacité énergétique et les
énergies renouvelables et des marchés carbone pilotes. La Chine est devenue en quelques années le premier
investisseur et le premier marché mondial des énergies renouvelables. Un objectif de réduction de l’intensité
carbonique de 17% d’ici 2020, soit 40% à 45% par rapport à 2005, a été annoncé. Ces mesures ont déjà
produit une réduction significative de l’intensité carbonique et énergétique de l’économie chinoise. Le Vice
premier ministre chinois a annoncé au Sommet des Nations Unies sur le climat que la Chine présenterait un
objectif chiffré début 2015 et évoqué un pic des émissions de carbone « aussi tôt que possible ». C’est un
élément essentiel pour un accord significatif à Paris.
De son côté, la France a engagé une transition écologique de grande ampleur. Elle figure aujourd’hui parmi
les économies industrialisées les moins émettrices de gaz à effet de serre tant en termes d’émissions par
habitant que d’émissions par unité du PIB. Pour poursuivre sur cette trajectoire, nous nous sommes donné
comme objectif de diviser par quatre nos émissions d’ici 2050. Notre objectif est de devenir la « première
puissance écologique d’Europe ».
* *
Que faire pour avancer ensemble au-delà ? Nous devons transformer les contraintes en opportunités. Lors de
l’un de mes nombreux déplacements en Chine, on m’a expliqué que pour écrire le mot crise, il existait deux
idéogrammes, l’un signifiant risque, l’autre opportunité. C’est cette approche que nous devons retenir face à
la crise du climat.
Trop souvent, la lutte contre le changement climatique est vécue uniquement comme une contrainte – sur la
croissance économique, sur la politique énergique et sur la souveraineté. Si l’on s’en tient à cette approche,
les Etats et les peuples risquent de s’en tenir à une position de « oui, mais » : oui, il faut faire quelque chose,
mais non ce n’est pas à nous de le faire. En mettant en avant les opportunités considérables offertes par les
réponses à la crise climatique, nous devons pousser à l’action. 3
En allant vers des économies et des sociétés « bas-carbone », nous construisons la prospérité, les emplois et
le bien-être de demain. De même que les énergies fossiles ont permis hier le développement de nos
économies, demain, ce sont les technologies vertes qui assureront un nouveau cycle de croissance et de
développement. C’est vrai pour la France et l’Europe. C’est vrai pour la Chine. Comme elle avait été la
première à exploiter le gaz naturel et le pétrole avant même l’ère chrétienne, la Chine est à nouveau en
mesure de se placer à la pointe de l’innovation en prenant le tournant de l’économie verte et des énergies
renouvelables. Plusieurs dizaines de millions de Chinois travaillent déjà dans les domaines de la protection
de l’environnement et des économies d’énergie ; les gisements d’emplois sont considérables.
Surmonter notre dépendance au CO2 sera bénéfique sur tous les plans. Des solutions sont déjà là, nos
ingénieurs en inventent chaque jour de nouvelles. Elles ne demandent qu’à être valorisées.
* *
Mesdames et Messieurs,
Lors de la visite d’Etat en France du Président Xi Jinping, en mai, nos deux présidents ont décidé de placer
le climat et l’environnement au cœur du partenariat franco-chinois. Nous y travaillons activement. Nous
avons besoin de vous – je m’adresse là aux étudiants. « Dans quel monde est-ce que je souhaite vivre en
2030 ? En 2050 ? » La réponse que chacun d’entre vous donnera à cette question, à travers vos choix de vie
et de carrière, à travers vos initiatives, dessinera le monde de demain.
Nous sommes la première génération à prendre conscience du dérèglement climatique et la dernière à
pouvoir agir pour le corriger. Et il n’y a pas de plan B. Car il n’y a pas de planète B.
La France, par son engagement en vue de Paris Climat 2015, prendra toutes ses responsabilités en ce sens.
Merci.
1) Parler de changement climatique, ou de dérèglement climatique, comme si le climat n’était pas changeant par nature, dans le temps et dans l’espace, est d’un ridicule fini. Evidemment, cela évite d’avouer aux citoyens que la TMAG est stable depuis 1997…et donc qu’il ny a plus de réchauffement climatique global… Car le fait que la TMAG soit stable depuis 1997, et qu’aucune explication crédible n’ait été trouvée, cela fait assez désordre, et donc la propagande se renforce pour éviter une prise de conscience des citoyens, par le mensonge, la désinformation, les acrobaties sémantiques et les prophéties foireuses à la Madame Soleil.
2) Mais supposons très très très hardiment que les thèses du GIEC soient exactes. L’UE prévoit de réduire de 20% nos émissions de CO2 pour 2020, afin de sauver la Planète (on se demande bien de quoi…). La part de CO2 anthropique mesurée dans l’atmosphère est faible: 5% de 400 ppm, soit 20 ppm. La fraction d’origine européenne est de 11%, soit 11% de 5%=0,55 %. La réduire de 20% la fera donc passer de 0,55% à 0,45% en 2020. Et cela conduirait à un impact (selon le GIEC) de 20%*11%*5%=0,1%, donc une limitation du réchauffement de 0,001 à 0,006°C. Non mesurable. Source: « L’innocence carbone », de François Gervais, physicien spécialiste en thermodynamique et thermographie infrarouge, et « expert reviewer » du GIEC. Dépenser des milliards d’euros et plumer les citoyens et les entreprises pour un si piètre résultat est complètement absurde, et tout ce délire mènera l’UE à sa ruine…
« … ce sont les technologies vertes qui assureront un nouveau cycle de croissance et de développement ».
Voila ce que devraient savoir nos politiques sur les EnR, car cela leur éviterait de dire et de faire n’importe quoi : http://dropcanvas.com/#SAn7p952RfNrCE
Oublions l’idéologie du dogme du réchauffement climatique anthropique, et voyons quelle est l’évolution énergétique la plus sage. Nous exportons 15% de notre production d’énergie électrique, donc un développement inconsidéré des EnR ne sert à rien (si ce n’est à augmenter le prix du kWh), et la solution la plus rationnelle consiste à prolonger la durée de vie des centrales nucléaires actuelles, ce qui ne coûtera pas plus cher que les nouveaux réseaux de transport dédiés aux EnR, de ne pas construire de nouvelles EPR, trop chères et trop peu innovantes, ni de fermes d’éoliennes, de ne pas installer de photovoltaïque ou de solaire, de financer très correctement la R&D pour la surgénération 232Th, et de commencer de suite à construire des mini-centrales à surgénération 238U, pour lesquelles notre expérience Phénix nous a apporté les compétences nécessaires. Voilà ce que devrait faire un gouvernement rationnel, soucieux du bien du pays et de ses citoyens. Mais cela, c’est un rêve, non ?
On nous parle de lutte contre le réchauffement climatique, ce qui est très étonnant, car enfin la TMAG (température moyenne annuelle globale) est stable depuis 1997, alors que, sur cette période, nous avons émis 40% de toutes nos émissions de CO2 depuis le début de l’ère industrielle. Je ne vois donc pas l’intérêt de dépenser des sommes aussi pharaoniques qu’inutiles pour lutter contre un RC qui n’existe pas. Il y a d’autres priorités pour traiter des problèmes bien réels qui ont besoin de financement…
ONU= Grand Machin techno-bureaucratique, géniteur du GIEC, et promoteur du dogme du Réchauffement Climatique Anthropique (RCA)
OMM= satellite de l’ONU, ce Grand Machin – vecteur de propagande réchauffiste
GIEC= satellite de l’ONU, ce Grand Machin – vecteur de propagande réchauffiste, chargé de fournir un enrobage pseudo-scientifique au dogme du RCA
Il n’est donc pas étonnant que toutes ces structures techno-bureaucratiques soient de fervents grand-prêtres du dogme du RCA, et que ce qu’ils nous racontent ne vaut pas tripette, et que nos politiques aient perdu tout sens critique en croyant ce qu’ils racontent.
Ban Ki-Moon a reçu plusieurs pétitions de scientifiques de renom, qui récusent les thèses du GIEC. Il sait parfaitement que ces thèses sont fausses, mais, comme il défend un projet politique radical, mis au point par les alarmistes intégristes de l’ONU, il ne tient et ne tiendra jamais compte des aspects scientifiques et il continuera à nous raconter des âneries.
les discours sur la pollution sont les bienvenus, les actes sont très attendus