Dans la plupart des départements, les grands électeurs sont invités dimanche à élire senateurs et senatrices. Ces élections devraient en toute logique aboutir à une alternance et au retour d’une majorité de droite. Conséquence directe dernières municipales favorables à la droite et du nouveau corps électoral ainsi désigné. Mais ces sénatoriales ont aussi un impact local. Les nouveaux parlementaires ne font pas que voter ou proposer la loi. Ils contrôlent l’action du gouvernement et surtout, autorités morales et politiques, servent de médiateurs entre citoyens, collectivités, administration et gouvernement. Dans sa permanence parlementaire, le sénateur ou la sénatrice reçoivent et écoutent. Souvent pour un logement ou un emploi. Parfois pour un couac normatif qui aboutit à une question à un ministre. La réserve parlementaire, enveloppe financière et politique mise à disposition du parlementaire peut servir à aider une association, le projet d’une commune. Mais c’est au sein de son parti que le nouveau parlementaire acquiert une nouvelle stature. Élu à Paris, siégeant face au gouvernement, le membre de la haute assemblée devient interlocuteur privilégié des ténors et chefs de parti ou courants. Il siege dans un groupe politique dans lequel, les interactions sont fortes. Et à ce titre, de retour dans son département ou sa fédération se fait le porte parole de tel ou tel qu’ il soutiendra en meeting ou lors de grandes manœuvres pesant ainsi de tout son poids dans les combinaisons futures nationales mais aussi et surtout locales. Photo : Jean Pierre Bel, président du Sénat ne se représente pas Photo CC BY-SA 3.0 / Remi Jouan