Lors d’un discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, le Président de la France, François Hollande, a exprimé mercredi son émotion concernant l’assassinat d’Hervé Gourdel, un ressortissant français enlevé en Algérie par un groupe qui se dit lié à l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL).
Le Président français a dit que la France lutterait sans répit pour détruire Daesh (le nom arabe de l’EIIL) et ses complices et qu’elle ne cèderait jamais. Selon la presse, Hervé Gourdel, guide de montagne, avait été kidnappé dans la région de Tizi Ouzou, à 110 kilomètres à l’est d’Alger, alors qu’il effectuait une randonnée. Les ravisseurs avaient donné, lundi, un ultimatum de 24 heures au gouvernement français pour suspendre ses frappes en Irak. M. Hollande a rappelé que des pays comme l’Irak sont en danger. Dès le mois d’août, la France a livré du matériel militaire aux forces engagées en première ligne contre Daesh.
« J’ai aussi décidé de répondre à la demande des nouvelles autorités irakiennes de disposer d’un appui aérien. Des opérations sont en cours », a indiqué le Président français. M. Hollande a ajouté que rien de durable ne sera engagé si la question syrienne n’est pas réglée. Selon lui, le chaos provoqué par la répression brutale du régime a créé les conditions du terrorisme. C’est pourquoi la France continuera d’apporter tout son soutien à l’opposition démocratique syrienne, seule représentante légitime du peuple syrien. Cette crise nous concerne car les combattants étrangers qui rejoignent l’Irak et la Syrie viennent de partout.
les filières terroristes
« Nous devons prendre des mesures pour lutter contre les filières terroristes, pour protéger nos jeunes de l’endoctrinement, prévenir leur embrigadement et tarir les financements », a-t-il dit. Le Président a estimé qu’;il était urgent de trouver une solution au conflit israélo-palestinien. Cet été, la troisième crise de Gaza a été la plus meurtrière avec plus de 2.000 morts. La France souhaite que le Conseil de sécurité adopte une résolution permettant que les engagements pris par les parties lors du cessez-le-feu soient confortés. Gaza ne peut rester une cache d’armes pour le Hamas et une prison à ciel ouvert pour sa population. Il faut tout faire aujourd’hui pour que les négociations de paix aillent enfin à leur terme, qu’il n’y ait qu’une solution, celle de deux Etats, a déclaré le Président français. Au Moyen-Orient, a poursuivi M. Hollande, il faut aboutir sur le dossier nucléaire iranien et trouver un accord solide qui donnera toute certitude que l’Iran ne se dotera pas de l’arme nucléaire.
Concernant la Libye, il a reconnu qu’;une forme de chaos s’est installée, représentant un risque pour l’unité de la Libye et pour la stabilité de ses voisins. Des initiatives doivent être prises par les Nations Unies pour aider les Libyens à reconstruire un Etat, désarmer les milices et chasser les terroristes. Le deuxième danger, a continué le Président français, c’est Boko Haram au Nigéria. La France soutient les efforts du Nigéria, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Bénin, pour lutter contre un mouvement qui est l’;équivalent de Daesh en Afrique.
En Afrique de l’ouest, l’épidémie d’Ebola a déjà fait plus de 2700 morts. Notre devoir est d’agir et la France a déjà répondu en prenant la décision de créer un pont humanitaire depuis Dakar, au Sénégal, et en déployant en Guinée forestière un hôpital militaire, a souligné M. Hollande.