Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué lundi avoir pour la première fois commencé à envoyer de l’assistance dans l’ouest de la Libye à partir de la Tunisie pour aider des milliers de personnes déplacées par des semaines de combats dans la capitale libyenne, Tripoli.
Un premier convoi transportant des fournitures médicales d’urgence et des articles de secours du HCR tels que des couvertures, des nattes de couchage et des couches, a été organisé samedi par l’International Medical Corps (IMC). Les deux camions sont partis de Medinine et ont traversé la frontière à Ras Ajdir avant de se rendre dans la ville de Zawiya, où quelques 12.000 personnes ont trouvé refuge après avoir fui les combats à Tripoli. L’IMC a également envoyé samedi un deuxième convoi de médicaments essentiels et de fournitures médicales. Les membres de l’Organisation Al Taher Zawia ont distribué cette aide.
« L’opération de ce weekend a été cruciale et nous espérons qu’elle va ouvrir la voie à d’autres convois humanitaires pour les populations qui sont bloquées et ont besoin d’une assistance de toute urgence », a déclaré le chef par intérim de la mission du HCR en Libye, Saado Quol.
Le HCR dispose d’un entrepôt à Tripoli mais l’agence ne peut pas accéder aux fournitures stockées en raison de l’insécurité qui entrave l’ensemble de ses opérations dans le pays depuis le début du mois de juillet.
Alors que les combats se poursuivent depuis plus d’un mois, la ville de Tripoli est confrontée à de graves pénuries de carburant et d’électricité, ce qui perturbe les services et la distribution de fournitures de base, y compris l’eau, la nourriture, l’huile de cuisson, le lait pour bébé, et l’accès aux services bancaires.
Selon la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au moins 2 millions de personnes pourraient être menacées par des pénuries alimentaires si les combats se poursuivent en Libye. Le départ du personnel médical étranger a aggravé la situation.
Le comité de crise de la municipalité de Tripoli estime que quelque 7.240 familles (environ 43.500 personnes) ont été déplacées par les semaines de combats dans la capitale libyenne. Certaines sources estiment que ce chiffre pourrait être beaucoup plus élevé.
Bien que de nombreuses familles aient trouvé refuge chez des proches dans d’autres villes, certaines n’ont nulle part où aller et vivent dans des bois et dans des zones à l’air libre à l’extérieur de Tripoli. « Ces gens ne peuvent pas aller plus loin à l’Ouest alors que la route est de plus en plus dangereuse, et ils ne peuvent pas retourner à l’Est, » a dit M. Quol. « Ils ont un besoin urgent d’assistance et, malgré les difficultés, il nous faut répondre aux besoins des civils affectés. »
Dimanche, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a condamné l’escalade des affrontements militaires à Tripoli et dans sa banlieue. « La Mission dénonce vivement le bombardement de quartiers résidentiels qui ont fait des morts parmi les civils, les ont forcés à fuir leurs domiciles et fait des dégâts », a dit la Mission dans un communiqué de presse.