Les combats à Gaza ont contraint agriculteurs et éleveurs à abandonner leurs terres et provoqué la paralysie des activités de pêche entraînant ainsi l’arrêt de la production alimentaire et compromettant les moyens d’existence de la population, a mis en garde jeudi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
« Le relèvement du secteur agricole, une fois que les hostilités auront pris fin, nécessitera une aide extérieure importante sur le long terme », estime l’agence onusienne.
Les derniers affrontements armés ont causé des dégâts directs importants aux 17.000 hectares de terres cultivées ainsi qu’à la majeure partie des infrastructures agricoles notamment les serres, les systèmes d’irrigation, les fermes d’élevage, les dépôts de fourrage et les embarcations de pêche
La moitié de la population avicole de Gaza a été décimée soit du fait de tirs directs sur les poulaillers soit par manque de nourriture, d’eau et de soins résultant de l’impossibilité de se déplacer du fait des hostilités.
Quelque 64.000 têtes de petits ruminants ont besoin de fourrage et d’eau si l’on veut empêcher de nouveaux décès d’animaux et freiner l’érosion des biens de production des éleveurs.
Quant aux pertes du secteur de la pêche, elles sont estimées, à ce jour, à 234,6 tonnes sur la période 9 juillet -10 août 2014, soit 9,3% des captures totales des pêcheurs de Gaza sur un an.
« Jusqu’à présent, les opérations militaires en cours n’ont pas permis de compléter l’évaluation détaillée des dégâts à l’agriculture », indique Ciro Fiorillo, chef du Bureau de la FAO en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. « Toutefois, à la faveur du dernier cessez-le-feu, plusieurs visites de sites agricoles ont été lancées sous la direction de l’Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le concours de la FAO et d’autres partenaires, dans le cadre d’une plus large évaluation initiale rapide. Cette activité se poursuivra si les conditions de sécurité le permettent et débouchera sur un rapport détaillé sur les dégâts à l’agriculture et les besoins de son relèvement», précise M. Fiorillo.
La bande de Gaza importe la plus grande partie des produits alimentaires consommés par sa population. Toutefois, les denrées produites localement représentent une source importante d’aliments nutritifs à des prix abordables, et quelque 28.600 personnes dépendent du secteur agricole dont 19.000 de l’agriculture, 6.000 de l’élevage et 3.600 de la pêche.
Du fait de l’arrêt de la production alimentaire locale et de la quasi-paralysie des importations alimentaires, la population entière de Gaza (quelque 1,8 million de personnes) dépend pratiquement de l’aide alimentaire. Le PAM, en collaboration avec l’Office de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), assiste régulièrement environ 1,1 million de personnes. En outre, environ 700.000 personnes dépendent actuellement de la distribution de nourriture extraordinaire réalisée par le ministère palestinien des Affaires sociales, l’UNRWA et le PAM.