L’ Ordre des Avocats de TOULOUSE, a décidé d’une grève car dans le cadre des discussions budgétaires le Ministère des Finances souhaite compenser la suppression du timbre fiscale de 35 € mis en place par l’un des Gouvernements FILLON par une diminution du budget alloué à l’aide juridictionnelle et l’instauration d’une taxe modeste sur le chiffre d’affaire des avocats, véritable double peine pour une profession déjà abîmée.
La question mérite un débat de fond entre l’Etat, les avocats, mais aussi les greffiers, les magistrats, l’Administration pénitentiaire, afin qu’il soit discuté avec tous des besoins et du degré de satisfaction que l’on veut donner au service public de la justice au sein de notre nation.
Mais une grève corporatiste prenant les justiciables, c’est-à-dire les clients des avocats, comme otage est ce là la bonne solution ?
Surtout que lorsqu’un train est supprimé par un mouvement social à la SNCF, il y en a toujours un autre dans les jours qui suivent ; en matière d’audience, la fluidité est un peu plus complexe, les renvois sont à 6 mois.
Alors s’il n’est pas question de remettre en cause le droit de grève et sa portée constitutionnelle, par contre se pose la question de la liberté de l’exercer qui relève de la conscience de chacun et ne saurait entraver une autre liberté tout aussi fondamentale, à savoir celle de travailler.
Voir une institution désuète qui fut d’ailleurs supprimée par la Révolution française avant d’être hâtivement rétablie par la dictature napoléonienne m’imposer de faire grève est à tout le moins cocasse.
Certes le défi de la modernisation de la profession d’avocat est immense et passe probablement avant toute chose par une réflexion sur le nombre d’avocats qui croît de façon exponentielle de 10 % l’an, puis impose aussi la mise en place d’une institution représentative nationale politique et disciplinaire, véritable réforme territoriale de suppression pure et simple des Ordres.
Alors l’avocat que je suis, doit dans le « pays des droits de l’homme » succomber aux dictats de quelques-uns qui instrumentalisent les difficultés bien réelles d’une profession par une expression anti-gouvernementale.
Et cerise sur le gâteau l’Ordre nous offre même la prise en charge du billet de train pour manifester lundi prochain place Vendôme !
Oui ‘l’Hollandiste » et suppléant de député que je suis soutient le Gouvernement dans sa politique de redressement d’une économie exsangue et qui propose des projets soumis aux débats démocratique de l’Assemblée Nationale et du Sénat.
NIETSCHE disait « ce n’est pas le doute c’est la certitude qui rend fou ».
A méditer Mesdames et Messieurs de l’Ordre
Alain MILA
Avocat au Barreau de TOULOUSE