Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est déclaré vendredi préoccupé par les violations persistantes des droits de l’homme qui auraient lieu au Venezuela dans le cadre des récentes manifestations contre le gouvernement.
« Récemment, un certain nombre de rapports par des organisations nationales et internationales des droits de l’homme ont été publiés sur ces violations », a dit le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d’une conférence de presse à Genève. « Nous notons avec une préoccupation particulière les rapports sur des violations de la régularité des procédures et sur la situation des jeunes en détention, qui ont été publiés la semaine dernière par des organisations respectées des droits de l’homme à Caracas. »
Ces rapports mentionnent notamment des passages à tabac, et un manque d’information sur les allées et venues des personnes détenues ainsi que le manque d’accès pour les avocats et les familles.
Selon des organisations nationales des droits de l;homme, plus de 3.120 personnes ont été arrêtées entre février et mai 2014. Alors que la plupart ont été détenues pendant de courtes périodes, le procureur général a confirmé que 174 personnes sont toujours en détention, dont 17 étudiants.
Depuis la mi-février, les organisations nationales ont également compté au moins 51 attaques contre des locaux d’université par les forces de sécurité et par des groupes de civils armés.
« La Haut-Commissaire a à plusieurs reprises exhorté les autorités à respecter les droits à manifester et à se rassembler de manière pacifique. Elle a également condamné sans équivoque toute violence par toutes les parties, y compris l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre », a dit le porte-parole du HCDH.
« Compte tenu de la gravité de ces derniers rapports, nous exhortons les autorités vénézuéliennes à ouvrir sans délai des enquêtes sur ces allégations et à veiller à ce que les coupables soient traduits en justice », a-t-il ajouté.
Selon la presse, le Venezuela est le théâtre depuis le 4 février de manifestations parfois violentes d’étudiants et d’opposants au gouvernement contre l’insécurité, la mauvaise situation économique et les brutalités policières.