L’intransigeance de Hollande n’a d’égale que sa soumission à la finance
Rupture après rupture, qui soutient encore le président de la République et son premier ministre, parmi celles et ceux qui assurèrent leur victoire voici deux ans ? Leur intransigerance à l’égard des cheminots et des intermittents n’a d’égale que leur soumission à la finance, à Monsieur Gattaz, aux ayatollahs libéraux de Bruxelles. Aujourd’hui, la légitimité du vote populaire du printemps 2012 est du côté des cheminots qui ne sont nullement des privilégiés arc-boutés sur leur statut, mais des agents d’un service public dont ils veulent défendre et accroître la qualité au bénéfice des usagers. Elle est tout autant du côté des professions du spectacle qui refusent l’accord Unedic imposé par le Medef et qui va étendre la précarité, au mépris des besoins culturels et du développement même de nos territoires. L’austérité n’a aucune majorité dans ce pays. Elle est même profondément rejetée à gauche, comme en témoigne le nombre croissant de députés socialistes qui militent pour des choix économiques ou sociaux alternatifs. Les gouvernants doivent reprendre les négociations avec les organisations syndicales de la SNCF et retirer, à cette fin, son projet de loi ferroviaire. Il ne doit pas davantage ratifier l’accord Unedic, et entendre plutôt les exigences portées aujourd’hui par toute une profession. Au-delà, en liaison avec les organisations du mouvement social, les débats qui se multiplient aujourd’hui entre secteurs de la gauche hier encore divisés doivent créer les conditions pour une nouvelle majorité politique. Une majorité rose-vert-rouge, qui mette François Hollande et Manuel Valls en minorité et redonne à la gauche ses belles couleurs d’espoir.
CHRISTIAN PICQUET
Porte-parole de Gauche unitaire
Co-fondateur du Front de gauche
Conseiller régional de Midi-Pyrénées