Coup de tonnerre dans le très feutré monde universitaire toulousain. La FCPE de Haute Garonne, l’UNEF et l’UNL accusent aujourd’hui l’Université Toulouse 3 Paul Sabatier de pratiquer une sélection masquée à l’entrée de l’université.
La FCPE de Haute Garonne, l’UNEF, et l’UNL accusent aujourd’hui l’Université Toulouse III Paul Sabatier, dirigée par le professeur Bertrand Monthubert d’avoir mis en place une sélection masquée à son entrée. Selon ces associations : 400 bacheliers auraient d’ores et déjà été refusés à l’université Toulouse 3 – Paul Sabatier à la rentrée 2014. L’Université dément jeudi après midi ces accusations et évoque « un entretien d’orientation pour s’assurer de la volonté des futurs étudiants« .
« L’université Toulouse 3 – Paul Sabatier empêche certains bacheliers de s’inscrire en première année de licence STS (Science Technologies et Santé) et en licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives). Une nouvelle procédure censée améliorer l’orientation des lycéens des BAC Technologiques et Professionnels oblige à effectuer un entretien téléphonique lors de leur préinscription sur Admission Post-Bac (APB). Cet entretien n’a pas pu être effectué par plus de 400 lycéens, du fait de l’inorganisation programmée par l’université » expliquent, dans un communiqué commun, le syndicat étudiant UNEF, le syndicat étudiant UNL et l’association de parents d’élèves la FCPE.
Le président Monthubert, écrivait pourtant voilà quelques mois sur le site internet de l’Université vouloir « une université au service de votre ambition » et une ambition claire : « offrir différents parcours de réussite pour vous permettre de choisir votre voie et votre avenir. À l’Université Toulouse III – Paul Sabatier« . Un président d’Université désormais sommé « d’accueillir en première année de licence tout titulaire du Baccalauréat quelle que soit sa filière« . Et l’UNEF, l’UNL et la FCPE31 de rappeler le principe d’égalité appliqué à l’Université : « L’inscription à l’université d’un titulaire du Baccalauréat, premier diplôme universitaire, est un droit. Nous exigeons que l’université Paul Sabatier laisse s’inscrire sans délai, sans discrimination et sans conditions tous les futurs bacheliers qui en ont fait la demande ».
_______________
« Pour favoriser une orientation plus efficace, garante du succès universitaire des lycéens, et notamment ceux des filières professionnelles et technologiques, l’Université Toulouse III – Paul Sabatier a mis en place cette année, avec les services du rectorat, un dispositif d’orientation active » indique t on jeudi à l’Université. « Ce dispositif a permis à tous ces lycéens souhaitant s’inscrire à l’université (en sciences fondamentales et appliquées, en sciences et techniques des activités physiques et sportives et en sciences naturelles) d’avoir un entretien avec un enseignant de ces filières pour les informer davantage sur les parcours proposés, les études envisagées et la réalité du fonctionnement universitaire, afin de leur permettre de mieux évaluer la pertinence de leurs vœux. A l’issue de l’entretien, les lycéens gardent l’entière possibilité d’inscrire les vœux de leurs choix, il n’y a pas de caractère sélectif » a t on commenté dans l’entourage du président Bertrand Monthubert. En revanche, ceux qui n’ont pas voulu passer l’entretien téléphonique n’ont pu valider leur vœu d’inscription à l’université. Et pour l’heure, l’Université n’indique pas si, ces futurs étudiants pourront ou non s’inscrire in fine. Selon la FCPE et l’UNEF, ils seraient plusieurs centaines dans ce cas.
Côté Université on tente l’apaisement. Bertrand Monthubert, président de l’Université, et son équipe ont décidé d’inviter, dès la semaine prochaine, les services du rectorat, les organisations étudiantes et les fédérations de parents d’élèves à une réunion d’étape.
En première ligne de la contestation contre la réforme des universités mise en place par Valérie Pécresse et reprise, comme attendu et pour l’esssentiel par la majorité socialiste, Bertrand Monthubert se retrouve trahi et mis en accusation par les siens…