Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Romain Letellier allias Abou Siyad Al-Normandy à trois ans de prison, dont deux avec sursis. L’homme de 27 ans a été jugé coupable d’apologie et de provocation au terrorisme.
Un an de prison ferme. Voilà la sanction infligée à Romain Letellier, musulman converti de 27 ans, pour apologie et provocation au terrorisme. C’est ce qu’a décidé mardi 4 mars le tribunal correctionnel de Paris. Le résidant du Calvados avait été interpellé le 17 septembre 2013 par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) pour des traductions en français de la revue de propagande d’Al-Qaida. Il utilisait le pseudonyme Abou Siyad Al-Normandy pour ses publications sur internet.
« Je regrette »
Lors de son procès, Romain Letellier déclarait regretter ses actions et affirmait : « Je ne pensais pas être hors la loi ou inciter les gens à faire du mal ». Des déclarations qui n’auront pas suffit à éviter son incarcération. Le prévenu avait précisé lors d’une audience en février : « Je regrette (…) J’assumerai ma responsabilité ». Son arrestation et sa peine d’emprisonnement sont une première depuis l’affaire Merah et une loi du 21 décembre 2012. En effet, cette loi interdit l’apologie et la provocation au terrorisme sous n’importe quelle forme, et notamment sur internet. La loi créée par Manuel Valls a été rebaptisée « Loi Letellier » par le procureur en charge du procès, « une condamnation pour l’exemple » a-t-il affirmé.
Le cyber-djihadiste Abou Siyad Al-Normandy avait reconnu son implication comme administrateur du site djihadiste Ansar Al-Haqq, site de référence de la mouvance islamiste radicale, fort de 4000 membres, dont 700 actifs. Lors du procès des passages d’un texte de la revue Inspire (revue de propagande d’Al-Qaida) sont reprochés à Abou Siyad Al-Normandy qui en a demandé la traduction de l’anglais vers le français. Le prévenu affirme qu’il ne savait pas, qu’il n’avait pas eu le temps de relire le contenu, une fois traduit. Parmi ces passages, des phrases glorifiant les attentats de Boston.
L’avocat de Romain Letellier a annoncé qu’il ne ferait pas appel de cette sanction. En effet, la défense de l’accusé juge que son client « ne représente aucun danger » et qu’ainsi il pourra sortir au bout de la moitié de sa peine, soit six mois de prison.