Le premier patient qui avait bénéficié d’une implantation du coeur artificiel Carmat est décédé lundi 2 mars, 75 jours après l’opération. Agé de 76 ans, l’homme a prouvé des améliorations nettes en médecine.
C’était une opération de grande envergure. Un événement porteur d’espoir pour la médecine mondiale et française. Le 18 décembre 2013, un patient de 76 ans souffrant d’une insuffisance cardiaque terminale était choisi pour recevoir la première implantation du coeur artificiel Carmat. Après dix heures d’intervention, la greffe était un succès et le coeur conçu par la société française Carmat fonctionnait chez cet homme en fin de vie. Malheureusement cela ne lui aura été profitable que pendant 75 jours, mais tout le monde s’accorde à dire que c’est un réel progrès.
L’hôpital européen Georges-Pompidou où est décédé lundi le patient a déclaré que ce patient, « pleinement conscient de l’enjeu, a, par sa confiance, son courage et sa volonté, apporté une contribution mémorable aux efforts engagés par les médecins pour lutter contre une maladie en pleine évolution ».
De son côté, la ministre de la Santé Marisol Touraine a rendu hommage au patient et a apporté son soutient à sa famille. Elle a également souhaité souligner l’importance des « équipes qui luttent sans relâche pour faire avancer la médecine ».
Un succès à améliorer
Comme toute innovation, il faut faire des tests et améliorer le produit. En effet, ce coeur artificiel, s’il fonctionne, n’est pas accessible à tout le monde. Tout d’abord son prix. 160 000 euros doivent être déboursés par les potentiels acquéreurs, soit autant qu’une greffe « normale » et ses suites opératoires. La solution du remboursement par la sécurité sociale pourrait être étudiée. Ensuite, il n’est pas fonctionnel pour tous les types de patients. En effet, ses 900 grammes sont trois fois plus lourds qu’un coeur humain. Alors seul les personnes corpulentes pourraient porter un tel engin.
Toutefois, le coeur artificiel Carmat est une vraie nouveauté dans le monde de la médecine. En effet, il permet, étant purement biologique, de ne pas former de caillots de sangs, phénomène rencontré sur des surfaces non biologiques. De plus il est définitif au contraire des machines implantées pour patienter en attendant une greffe. Sa validité pourrait être de cinq ans. Enfin, il permet surtout aux patients ne trouvant pas de donneurs d’avoir une alternative, ainsi qu’à ceux qui recevraient une contre-indication de greffe.