Les réserves alimentaires de la République centrafricaine sont presque épuisées, compte tenu des faibles niveaux de la production en 2013 qui a brusquement chuté après le début des troubles intérieurs en décembre 2012.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mercredi avoir commencé un pont aérien pour apporter de l’aide alimentaire en République centrafricaine parce que les routes ne sont pas assez sûres.
Un Boeing 747 affrété par l’agence onusienne est arrivé dans la capitale Bangui en provenance de Douala, au Cameroun, avec 82 tonnes de riz. Au total, 1.800 tonnes de céréales, qui doivent permettre de nourrir 150.000 personnes pendant un mois, doivent arriver par voie aérienne au cours des quatre prochaines semaines, a précisé le PAM dans un communiqué de presse.
« Nous démarrons ce pont aérien qui nous coûte cher mais nous n’avons pas le choix. Il est vital pour nous d’être en mesure de répondre aux besoins immédiats en nourriture des gens affectés par la violence et aussi de reconstituer les stocks du PAM dans les zones reculées avant la saison des pluies », a dit le Directrice régionale du PAM pour l’Afrique de l’Ouest, Denise Brown.
Selon le PAM, le transport de l’aide alimentaire par voie routière n’est pas assez fiable pour assurer la livraison de toute l’aide alimentaire nécessaire.
500 000 personnes déplacées en Centrafrique
De son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, s’est dit affligé mercredi que près de 500.000 Centrafricains aient été déplacés depuis décembre dernier. « Au total, 2,5 millions de personnes ont désespérément besoin d’aide », a-t-il dit dans une déclaration à l’issue d’une visite en République centrafricaine.
M. Guterres a regretté que la crise en République centrafricaine ne suscite pas la même attention de la part de la communauté internationale que les crises en Syrie et au Soudan du Sud. « Il ne faut pas laisser cela se produire », a-t-il dit.
Pour sa part, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a estimé mercredi qu’il fallait livrer d’urgence des semences et outils aux agriculteurs de la République centrafricaine en vue de la campagne des semis qui démarrera en mars afin de conjurer une crise alimentaire et nutritionnelle généralisée.
Le succès de la campagne principale d’ensemencement le mois prochain au centre et au sud, suivie de la campagne principale de semis en mai au nord, pourrait être décisif pour la sécurité alimentaire du pays, où la petite agriculture fait vivre quelque 75% de la population, a souligné Alexis Bonte, Représentant par intérim de la FAO en République centrafricaine.