Depuis des mois, je n’ai de cesse d’attirer l’attention de l’Assemblée Régionale sur le déséquilibre croissant des relations financières liant notre Collectivité à la SNCF et sur la dégradation du service rendu aux usagers en dépit des engagements significatifs de la Région en faveur de la rénovation des voies et de la modernisation du matériel roulant, et d’inviter le président du Conseil Régional à faire preuve de fermeté vis-à-vis de la SNCF.
Aujourd’hui, au motif que les « retards et suppressions de trains sont devenus chroniques », Martin Malvy annonce la suspension du versement à la SNCF des mensualités acquittées au titre de la subvention régionale pour l’exploitation des trains express régionaux (135 millions d’euros/an, soit près de 400 000 euros/jour), et ce « dans l’attente d’un retour à une situation normale » en particulier dans le ¼ nord-est du réseau régional.
J’approuve cette décision quoique je regrette que le Président Malvy ait tardé à se ranger à la préconisation que je formule depuis plusieurs mois. Il est, en effet, urgent d’exiger de la SNCF qu’elle améliore de façon significative la qualité du service rendu aux usagers des TER sur l’ensemble du réseau régional et, parallèlement, de réviser les termes financiers de la convention qui lie la Région à la SNCF.
Pour mémoire, outre le financement de la rénovation des voies, de l’extension des parkings des gares, de la construction de la future LGV, de la modernisation du parc roulant mis gratuitement à la disposition de la SNCF et de la construction du futur établissement régional de maintenance, notre Collectivité prend en charge le déficit d’exploitation des TER et verse pour cela à la SNCF une subvention annuelle dite d’équilibre en augmentation constante.
Il était donc temps de taper du poing sur la table, comme d’autres Régions ont su le faire. Mais il faut aller plus loin. Non seulement la régénération du réseau n’est pas achevée – il convient, désormais, de rénover les voies du ¼ sud-ouest (Tarbes/Toulouse, Montréjeau/Luchon) ainsi que la ligne POLT – mais surtout nous devons anticiper dès aujourd’hui l’ouverture à la concurrence des lignes TER prévue pour 2019. La bataille du rail en Midi-Pyrénées n’est pas terminée.
Gérard TREMEGE
Maire de Tarbes et conseiller régional
Président du groupe Républicains & Territoires Conseil régional Midi Pyrénées