Le ministre de la défense a prononcé un discours au Forum International de la Cybersécurité à Lille le 21 janvier 2014. Il annonce un plan Cyber Défense. Le ministre y explique sa politique en la matière. Extraits.
Le ministère dont j’ai la charge est directement intéressé par la menace cyber et j’ai décidé d’en faire l’une de ses priorités.
Nos forces font en outre face à des menaces cyber spécifiques. Je pense à la zone du Golfe arabo-persique. Je pense aussi, bien sûr, aux opérations militaires décidées par le Président de la République, comme c’est actuellement le cas au Mali et en Centrafrique. S’ajoutant à celles que nous connaissons sur le territoire national, force est de constater que le risque n’a cessé, ces dernières années, de s’accroître. Le nombre d’attaques sur les seuls sites du ministère de la défense a ainsi été multiplié par 4 en deux ans.
Ce qui est désormais en jeu, c’est la capacité de contrôle, de paralysie à distance, ou bien de destruction d’infrastructures vitales pour notre pays.
Ce Plan embrassera tous les aspects de la cyberdéfense. Outre les mesures propres à l’organisation et aux moyens du ministère, il comportera des dispositions destinées à créer ou soutenir des dynamiques extérieures. A cette fin, il apportera un socle sur lequel des initiatives venant des collectivités locales, des grands groupes ou des opérateurs de formation, pourront trouver un appui décisif. Il contribuera à mobiliser les énergies de toute la Défense.
Le centre de cyberdéfense du ministère, le CALID, continuera à voir ses effectifs renforcés. Ils étaient 20 en 2011, ils seront 6 fois plus nombreux à la fin de la LPM. Le CALID travaillera étroitement avec le centre opérationnel de l’ANSSI, le COSSI – avec lequel il est d’ailleurs co-localisé depuis quelques semaines –, ainsi qu’avec ses homologues des pays alliés. Son action dépasse d’ailleurs le ministère, car le CALID peut intervenir en prévention ou en réaction à des incidents ou des attaques informatiques au sein de groupes d’action rapides. De leur côté, les effectifs cyber du centre « Maîtrise de l’information», de la Direction Générale de l’Armement, vont presque doubler, pour passer de 250 à 450 dans les années qui viennent.