Une France à 15 régions avec absorption des départements par les métropoles serait en projet. Midi-Pyrénées n’est à l’abri d’un éventuel redécoupage de ses frontières. Le Premier ministre Jean Marc Ayrault s’est dit favorable à des aménagements.
Le nombre de régions en France métropolitaine devrait passer de 22 à «une quinzaine», a annoncé ce mercredi le député PS Thierry Mandon, co-dirigeant du conseil de la simplification, chargé de se pencher sur un redécoupage territorial. « Plusieurs départements pourraient également être absorbés par les métropoles« . « Dans l’idée, c’est une quinzaine » de régions, a dit le député. « C’est sept de moins, cela fait quand même 30% de régions en moins« , a-t-il souligné en se fondant sur le nombre des régions métropolitaines (il y en a aussi 4 en outre-mer).
Cette intervention radio fait écho aux mesures économiques prises par François Hollande durant sa conférence de presse de mardi. Le président avait affirmé que «notre organisation territoriale devra être revue afin d’en finir avec les enchevêtrements, le doublons et les confusions» de compétences. L’objectif est clair et assumé : faire des économies sur les dépenses publiques en réduisant le nombre de régions. D’où des métropoles avec des compétences élargies et plus compétitives. Ce redécoupage des régions s’intègre dans la stratégie globale du choc de simplification engagée par le gouvernement le 14 mai 2013.
Une idée qui suit son cours depuis le rapport Balladur de 2009
L’idée d’une réduction des régions n’est somme toute pas nouvelle. En 2009, Edouard Balladur plaidait avec force pour des rapprochements de collectivités afin d’aboutir à une quinzaine de régions. Son rapport remis la même année précisait « l’objectif est de leur donner une taille critique de 3 à 4 millions d’habitants ». A cette époque l’idée avait enchanté Sarkozy, alors président, qui en avait fait une des mesures de sa politique mais qui n’a finalement pas abouti.
En octobre dernier, dans un rapport voté, dans la foulée de l’adoption du projet de loi sur la décentralisation, le sénateur Jean-Pierre Raffarin (UMP) et son homologue de la Haute Assemblée Yves Krattinger (PS) ont préconisé de « réduire le nombre de régions métropolitaines à 8 ou 10 », contre 22 actuellement. «Pour éviter les doublons il faut donc clarifier les choses. Aux départements, la proximité. Aux grandes régions la stratégie, les investissements sur l’avenir», expliquait alors l’ex-Premier ministre.
Voici les scénarios envisagés ou pistes explorées depuis la remise du rapport Balladur :
- L’Ile de France regroupant les départements des Hauts de Sein, Val de Marne et Seine Saint Denis
- Le rattachement de la Bretagne à la Loire Atlantique
- Une alliance de l’Alsace et de la Lorraine
- Un rapprochement de la Franche-Comté et de la Bourgogne
- La fusion de l‘Auvergne et du Limousin
- L’Aquitaine élargie avec les départements des Charentes et Charentes Maritimes
- Le département de l’Aisne rejoignant la région Champagne-Ardenne
Quid des Midi-Pyrénées ?
A priori, Midi-Pyrénées, mais également le Paca et Languedoc Roussillon ne devraient pas voir leur contour changer radicalement. Mais à regarder de plus près certains plans des travaux du Comité Balladur en 2008-2009, le sort des départements languedociens pourrait être lié aux Midi-Pyrénées. Il n’est pas exclu que l’Aude, les Pyrénées-Orientales ou la Lozère fassent partie de la grande région occitane.
Martin Malvy « pas d’évolution significative depuis François Mitterrand et Gaston Defferre »
Président de la Région Midi Pyrénées, ancien ministre, Martin Malvy a souligné mercredi après-midi «la pertinence des propos du Président de la République, notamment en ce qui concerne l’organisation territoriale de notre pays».
«Aucun gouvernement, depuis François Mitterrand et Gaston Defferre, n’a réellement fait évoluer la décentralisation», a précisé Martin Malvy pour qui «elle a souvent été conçue pour amener les collectivités à participer à des politiques d’Etat alors que Francois Hollande, comme il l’avait dit en campagne à Dijon et en conclusion du débat du Sénat, à la Sorbonne, veut ouvrir une page nouvelle».
«Il n’est pas le premier à parler du périmètre des Régions», a ajouté le président de Midi-Pyrénées. «Il est par contre le premier à évoquer le sujet en l’assortissant d’une volonté de renforcement de leurs missions et responsabilités. Et en cela le président de la République est novateur car le problème du périmètre n’a de signification que si on l’assortit de compétences nouvelles indispensables à une clarification et à l’efficacité des politiques publiques.
Mais si la clarification souhaitée entre les collectivités locales est nécessaire, il faut aussi s’en préoccuper entre les collectivités locales et l’Etat qui doit se convaincre que dans certains secteurs il n’est plus l’acteur majeur.»