François Hollande a tenu mardi après midi la 3e conférence de presse de son mandant. Il a martelé son positionnement social démocrate. Le président de la République a martelé son positionnement social démocrate. Il a annoncé des mesures en faveur des entreprises et de l’emploi. Réactions à Toulouse.
Martin Malvy, président de la Région Midi Pyrénées
« C’est un double appel à la responsabilité collective et à la marche en avant. Le Président de la République est dans le plein exercice de sa fonction quand il dresse le tableau des handicaps que la France n’est pas parvenue à résoudre depuis des décennies et qui aujourd’hui pèsent lourdement. Il a été clair, y compris en terme de calendrier pour ce qui est des réformes qu’il entend mettre en œuvre. Nous devons le soutenir car il s’agit de l’avenir de notre pays et donc de nos concitoyens. »
David Grosclaude pour le Parti Occitan
La politique économique annoncée doit se faire avec le souci de la justice sociale. Plus de pouvoirs aux régions, c’est une bonne idée. La réforme de la fiscalité doit être très ambitieuse et novatrice. Le Parti Occitan a entendu le président de la République. Il sera très attentif à ce que la politique économique qu’il a annoncé soit équilibrée et permette à la fois la création d’emplois, la réduction des inégalités et la transition écologique et énergétique indispensable à nos territoires et à la planète. La baisse des dépenses publiques en parallèle à celle des charges pour les entreprises ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles et des plus faibles. La loi clarifiera la place des collectivités et donnera aux régions de nouveaux pouvoirs? Cette simplification de l’organisation de la France n’a que trop tardé. Des régions dotées d’un pouvoir d’adaptation réglementaire ? Nous le demandons depuis longtemps. Mais il faudra que les moyens suivent. La question de la fiscalité est centrale. Si les régions continuent à ne dépendre que des seules dotations de l’État, le choc souhaité par le président de la République ne se produira pas. La réforme fiscale doit donner aux régions des responsabilités en ce domaine. La réforme de la fiscalité devra se faire aussi en répartissant mieux la charge qui pèse sur les ménages. Aujourd’hui les inégalités sont trop grandes. Il faut aussi s’attaquer à la fraude, en particulier aux fuites de capitaux vers les paradis fiscaux. Nous sommes enfin plus que dubitatifs sur le rôle des métropoles. Une concurrence entre celles-ci et les régions semble se dessiner. Et leur création ne participe pas à la simplification administrative annoncée.
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Christian Picquet, Président de la Coordination du Front de gauche, Conseiller régional de Midi-Pyrénées
Ce soir, François Hollande nous a tenu un discours de stricte facture libérale. Il peut bien se revendiquer d’un grand « compromis social », toutes les mesures qui ont été énoncées, au non du fameux « Pacte de responsabilité », sont destinées au seul patronat. Moins de mise à contribution du patronat à l’intérêt général, moins de dépense publique, moins de règles juridiques contraignantes pour les entreprises : on aurait parfois cru entendre Nicolas Sarkozy. En prime, le président de la République nous aura annoncé deux objectifs lourds de menaces pour la population : la réorganisation de la Sécurité sociale en fonction de normes comptables, ce qui dessine moins de protection pour les salariés et les chômeurs ; le remodèlement de l’architecture territoriale, au prix d’une concentration accrue des pouvoirs, d’une mise en concurrence des collectivités territoriales et de l’affaiblissement de leurs capacités de remplir leurs missions au service des populations. Tout cela n’a rien à voir avec ce pour quoi les Français ont voté en 2012. Non seulement « l’accélération » dont se prévaut François Hollande annonce un désastre pour notre peuple, mais elle conduit le pays dans le mur. L’austérité, la réduction obsessionnelle de ce que le gouvernement désigne désormais comme des coûts, les coupes claires dans les dépenses sociales, ne peuvent qu’entretenir les tendances récessives déjà à l’oeuvre, donc le chômage et la précarité, au prix de déficits maintenus ou accrus et d’un endettement qui ne diminuera pas. Ce 14 janvier, le chef de l’État aura rompu les ponts avec la gauche et même avec son propre parti. En l’entendant, des millions d’hommes et de femmes de gauche se seront certainement sentis trahis. Ils doivent se rassembler au plus vite afin d’imposer une politique radicalement inverse à celle que vient d’exposer le chef de l’État. Au service de l’investissement et de la relance économique, de la justice fiscale, de la demande et de la consommation populaire. Il devient impératif de sortir du carcan de l’austérité et de décider que la France suspend l’application du traité budgétaire européen synonyme d’impasse et de recul social.