Le ministre de l’éducation nationale Vincent Peillon a présenté mercredi en Conseil des ministresune communication relative à la refondation de la politique de l’éducation prioritaire.
La nouvelle politique d’éducation prioritaire sera expérimentée dès la rentrée 2014 dans une centaine de sites. Vincent Peillon annonce plus de moyens et plus d’enseignants pour les écoles et collèges concernés. Avec un objectif : réduire à moins de 10 % des écarts de maîtrise des compétences entre les élèves de l’éducation prioritaire et les autres.
Expérimentée sur une centaine de réseaux préfigurateurs dès la prochaine année scolaire, la réforme de l’éducation prioritaire sera déployée à compter de la rentrée 2015 autour de trois volets, sur un millier de réseaux dont 350 regrouperont les situations les plus difficiles.
Innovation pédagogique
Le volet pédagogique aidera les enseignants « à travailler autrement et à accompagner tous leurs élèves en faisant de l’éducation prioritaire le lieu privilégié de l’innovation pédagogique » a précisé Vincent Peillon. A la maternelle, la scolarisation des enfants de
moins de trois ans sera assurée dans chaque réseau d’éducation prioritaire avec pour objectif un taux de scolarisation de 30% d’ici la fin du quinquennat. A l’école élémentaire, le dispositif « plus de maîtres que de classes » sera étendu progressivement au cours du quinquennat dans chacune des 7000 écoles de l’éducation prioritaire. Dans tous les collèges de l’éducation prioritaire, les élèves de 6ème seront pris en charge de façon continue jusqu’à 16h30 grâce à des recrutements d’assistants d’éducation permettant de leur proposer des activités pédagogiques et éducatives en petits groupes lorsqu’ils n’ont pas cours. Enfin, dans le cadre du programme des Investissements d’avenir et en collaboration avec les collectivités locales, des internats de la réussite seront développés.
des indemnités revalorisées
Le volet « ressources humaines » viendra soutenir et stabiliser les équipes éducatives. Afin d’encourager cette stabilité, dans l’ensemble de l’éducation prioritaire, les indemnités d’exercice spécifiques seront substantiellement revalorisées jusqu’à être doublées dans les situations les plus difficiles a souligné le ministre. Les enseignants des 350 réseaux les plus difficiles bénéficieront par ailleurs d’un temps pour se former, travailler en équipe et développer les relations avec l’élève et sa famille. Associé à un renforcement de l’accompagnement des nouveaux personnels et des équipes, un grand plan de formation continue contribuera à enraciner une véritable culture du collectif. Enfin, quant au déroulement de carrière, le fait d’avoir exercé en éducation prioritaire constituera un critère d’éligibilité au « grade à accès fonctionnel » en cours de définition.
Des parents plus impliqués dans la vie de l’école
l’implication des parents dans la vie de l’école seront également encouragés. La sécurité sera recherchée par le doublement du
nombre d’assistants de prévention et de sécurité dans les collèges. Les réseaux les plus difficiles seront enfin dotés d’une infirmière supplémentaire, afin que les besoins des écoles soient mieux pris en compte.
Etablie en cohérence avec les dispositifs de la politique de la ville et ceux en faveur des territoires fragiles, cette mobilisation pour la refondation de la politique d’éducation prioritaire devra associer tous les ministères concernés, ainsi que les collectivités territoriales a annoncé Vincent Peillon.