La conférence de presse de rentrée de François Hollande intervient dans un climat de tumulte médiatique après des révélations sur sa liaison avec l’actrice Julie Gayet.
Ce sera la troisième conférence de presse du président Hollande depuis le début de son mandat. Sans doute aussi la plus délicate. Les grandes lignes économiques et sociales seront évoquées telles que l’inversion de la courbe du chômage, la hausse de la TVA et le fameux pacte de compétitivité destiné aux entreprises. Mais ce qui devrait attirer l’attention des 600 journalistes français et étrangers présents pour l’événement, ce sont les récents aspects de sa vie privée dévoilés par la presse people. Le magazine Closer a lâché une bombe en révélant il y a quelques jours une supposée liaison avec l’actrice Julie Gayet. L’hospitalisation de sa compagne Valérie Trierweiler a aussi largement occupé l’espace médiatique depuis vendredi dernier.
Des affaires privées qui font grand bruit
Cette surmédiatisation de sa vie privé ne fait évidemment pas bon ménage avec des décisions politiques régulièrement contestées. D’autant que la tourmente médiatique dans laquelle il est plongé semble avoir produit son effet dans les rangs de la classe politique. De Droite comme de Gauche, les réactions pleuvent. Discrète jusque là, l’opposition s’est exprimée par la voix de son patron UMP Jean-François Copé qui a jugé « tout cela désastreux pour l’image de la fonction présidentielle » tout en se déclarant « très attaché à la vie privée ». Vive défenseur du président, Aurélie Philippetti, la ministre de la Communication a considéré que « ce qui est désastreux, c’est de faire une tentative d’instrumentalisation politique de la vie privée ». A propos de la soi disante relation avec Julie Gayet, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie les Verts (EELV) Emmanuelle Cosse s’est fendu d’un « Je m’en fous. Trois français sur quatre s’en foutent et je fais partie de ces français-là ». Même son de cloche pour le ministre de l’agriculture et proche parmi les proches du Président, Stéphane Le Foll, recadrant l’événement qui doit être « faite pour parler de la France et des sujets qui concernent les français. »
Un pacte de compétitivité controversé
Ce scandale médiatique n’efface en aucune manière les réalités économiques et sociales. L’inversion de la courbe du chômage, la hausse de la TVA et le pacte de compétitivité seront autant de thèmes majeurs sur lesquels se penchera le président de la République, où il aura la délicate tâche de convaincre alors qu’il est au plus bas dans les sondages (24% selon Opinionway) et que les résultats d’une amélioration peinent à se faire sentir.
François Hollande devra également justifier le rôle du pacte de compétitivité, annoncé le 31 décembre comme une tentative pour relancer la croissance. Ce pacte consistant à alléger les charges des entreprise en contrepartie de davantage d’embauche et de dialogue social décontenance une frange de la société qui y voit un lot de privilèges accordé avant tout aux employeurs. De nombreux élus de gauche suspectent un virage social libéral peu commun pour une politique dite socialiste.
Sur les questions internationales, une seule indication a filtré lundi. Le président a eu des « échanges au sujet de la Centrafrique » où les forces françaises sont engagées dans une périlleuse opération de stabilisation, a indiqué son entourage.