Les cas de la Syrie et du Mali confirment que seule une solution politique est de nature à garantir la stabilité de long terme dans la plupart des pays en crise, a affirmé le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki moon lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a abordé de nombreuses situations à travers le monde.
« La tragédie en Syrie empire de jour en jour. La dynamique militaire détruit le pays et met en péril toute la région », a t il observé, exigeant la protection des civils, alors que plus de 70.000 d’entre eux ont déjà trouvé la mort dans le conflit qui a éclaté en mars 2011 et a déplacés plus de trois millions de personnes.
« Même si les chances paraissent faibles, je suis toujours convaincu qu’une solution politique est possible », a t il dit. « C’est la seule façon de mettre un terme à ce bain de sang et d’aboutir à une Syrie nouvelle et démocratique. Les Nations Unies continueront de pousser dans cette direction », a dit le Secrétaire général, avant d’annoncer qu’il allait rencontrer, dans l’après midi, le Représentant conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi, afin d’examiner différentes options.
M. Ban a de nouveau appelé le gouvernement syrien à faire preuve de souplesse en acceptant les modalités prévues pour le déploiement d’une mission d’experts chargée d’;enquêter sur les allégations de recours aux armes chimiques dans le cadre du conflit. Le 20 mars dernier, les autorités syriennes elles mêmes avaient demandé « une mission spécialisée, impartiale et indépendante » afin de vérifier les allégations concernant l’emploi de telles armes à Alep.
L’équipe, stationnée à Chypre depuis une semaine, se rendra en Syrie dès que le gouvernement aura accepté les modalités de déploiement de la mission qui est également chargée d’enquêter sur un autre incident qui se serait produit à Homs, en décembre dernier, à la demande de la France et du Royaume Uni. « J’ai exhorté le gouvernement syrien à faire preuve de souplesse en acceptant les modalités proposées », a précisé M. Ban.
Sur la question du Mali, le Secrétaire général a constaté que la sécurité s’était beaucoup améliorée grâce aux « mesures prises à temps » par les forces militaires françaises et africaines pour chasser hors du pays les islamistes radicaux et autres rebelles armés qui avaient pris le contrôle du nord de son territoire.
république démocratique du Congo et la République centrafricaine
« Il reste cependant encore beaucoup à faire pour restaurer l’ordre constitutionnel et l’intégrité territoriale au Mali. » Les opérations et la stabilisation militaires sont essentielles, a t il estimé, tout en soulignant que « l’accomplissement de progrès sur le plan politique constitue la clef de toute solution durable ».
Le Secrétaire général a ensuite exprimé sa préoccupation devant les incidents survenus en République centrafricaine, où le Président, François Bozizé, a été chassé du pouvoir par la coalition de la Séléka, le 24 mars dernier. Il a demandé aux autorités de fait de restaurer l’ordre dans tout le pays. En République démocratique du Congo (RDC) voisine, le chef de l’;ONU s’;est félicité de la résolution importante adoptée par le Conseil de sécurité pour renforcer la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), notamment en créant une brigade d’intervention pour régler les problèmes posés par des groupes armés.
Photo CC/Flickr/World economic forum : Ban Ki moon secrétaire général de l’ONU