Thierry Lepaon, sauf surprise devrait succéder à Bernard Thibault à la tête de la puissante CGT à l’issue du Congrès de Toulouse. Thierry Lepaon, ex salarié de Moulinex, a prononcé lundi, en ouverture de ce 50e Congrès, un important discours. Thierry Lepaon n’a pas définitivement tranché entre la ligne réformiste et contestataire. Mais il s’est prononcé pour un syndicat CGT offensif. En faisant preuve d’optimisme pour l’avenir du syndicalisme, Lepaon, a rappelé le bon bilan de Bernard Thibault. « La progression des effectifs syndiqués de la CGT depuis cinq années consécutives, plus de femmes, de jeunes et de salariés du privé dans les nouvelles adhésions, des résultats aux élections professionnelles qui font progresser la CGT dans un certain nombre de secteurs, et qui viennent de la mettre loin devant, comme première organisation syndicale lors des élections des TPE. » a ainsi souligné le nouvel homme fort de la CGT.
Lors de son discours, l’ancien ouvrier soudeur, n’a pas manqué de critiquer les politiques d’austérité menées en Europe. Lepaon a fait l’éloge du président américain Obama, « Pourtant, ici ou là dans le monde, d’autres politiques sont ébauchées, se dessinent, d’autres chemins sont partiellement tracés. Même les Etats-Unis d’Amérique, incarnation du capitalisme, expérimentent des politiques publiques qui, bien que notoirement insuffisantes, prennent à contre-pied les référentiels idéologiques du pays, mais aussi les choix opérés ici, en Europe : le premier mandat d’Obama, entamé avec la crise, a vu l’extension de l’accès au système de santé à 15 millions d’américains qui en étaient privés. Depuis 2009, des représentants de l’Etat siègent au Conseil d’Administration de General Motors, sauvée par l’intervention de l’Etat fédéral. Nos camarades de Florange n’ont pas eu cette chance ! » a t il ainsi rappelé égratignant au passage le gouvernement Ayrault sur ce dossier.
Sans citer le pacte de compétitivité mis en oeuvre par le gouvernement socialiste, le leader de la CGT a revendiqué « Pour la CGT en tout cas, cette nouvelle dégradation de l’emploi, souligne l’urgence d’apporter des réponses différentes de celles qui ont été mises en œuvre jusqu’à présent ». « L’augmentation du chômage trouve son origine dans des salaires trop faibles, et une grande précarité dans le travail. Les politiques de l’emploi doivent donc être repensées de fond en comble » a t il précisé avant, endossant les habits de Bernard Thibault d’appeler « à une journée nationale d’action dans la semaine du 2 au 5 avril, avec rassemblements à l’Assemblée nationale et dans les territoires ».