Deborah Dangla a été condamnée ce vendredi à 17 ans de prison pour trafic de Subutex par la Cour Suprême de l’île Maurice. Détenue depuis près d’un an, ses proches crient à l’injustice.
Cette jeune française de 19 ans, originaire de Nanterre (Hauts-de-Seine), avait été arrêtée le 23 mars 2012 à sa descente d’avion par la police mauricienne. Elle renfermait dans ses bagages près de 6090 comprimés de Subutex. Ce traitement substitutif à l’héroïne, autorisé et délivré par ordonnance en France, est considéré comme une drogue et est sévèrement punie sur l’île de l’Océan Indien.
Lors de son procès le 7 mars dernier, Deborah Dangla avait affirmé s’être fait « piégée par ses fréquentations », et pensait transporter des médicaments rapporte Le Figaro. La Cour Suprême a prononcé ce vendredi une peine de 17 ans de prison et une amende de 100.000 roupies (environ 2.500 euros) à l’égard de la jeune femme. Face à l’annonce du résultat la famille s’est dite choquée. « Nous sommes totalement abasourdis par cette décision d’une injustice profonde (…) aussi, de l’absence totale d’implication des autorités pour mettre fin à ce trafic. Ma petite fille est victime de trafiquants notoires qui circulent et dealent librement en toute impunité », a réagi sa grand-mère Christian Dangla, dans un communiqué publié par Change.org, une association qui organise une campagne de soutien. Pour Joseph Breham, l’avocat de Deborah Dangla, lui aussi cité, «cette gamine a été plus sévèrement sanctionnée que les têtes de réseaux de ce trafic en France, dont les peines n’ont jamais dépassé trois ans. La lutte contre les stupéfiants doit aussi passer par le respect des droits de l’homme.».
Deborah Dangla n’est pas la seule dans ce cas là. Libération rappelle que l’île Maurice compte une dizaine de « mules françaises », elles aussi détenues pour trafic de Subutex.