Le coût total de la corruption en Afghanistan a considérablement augmenté, pour atteindre 3,9 milliards de dollars, selon une étude publiée jeudi, qui affirme qu’en dépit d’une baisse significative du nombre de pots-de-vin, la fréquence de cette pratique a toujours des effets préjudiciables sur la société afghane.
En 2012, la moitié des Afghans ont versé un pot-de-vin en contrepartie d’un service public et près de 30% ont fait de même dans le secteur privé, indique cette étude sur les tendances de la corruption publié aujourd’hui conjointement par l’Autorité de surveillance et de lutte contre la corruption et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Si ces chiffres sont élevés, des progrès ont cependant été enregistrés, puisqu’ils étaient 59% à avoir versé un pot-de-vin à un agent de l’État en 2009. Toutefois, la fréquence s’est accrue, passant de 4,7 dessous-de-table par personne à 5,6, ainsi que le montant, qui est passé de 158 dollars à 214, soit une augmentation de 29%.
L’étude, effectuée auprès d’un échantillon de 6.700 Afghans âgés de plus de 18 ans à travers tout le pays, révèle que 68% d’entre eux considèrent qu’il est acceptable pour un fonctionnaire d’améliorer un faible salaire avec des pots-de-vin. En outre, 67% des citoyens considèrent parfois comme acceptable pour un fonctionnaire d’être recruté sur la base de ses relations familiales ou de ses amitiés.
Dans la plupart des cas, les dessous-de-table sont versés afin d’obtenir de meilleurs services ou de les obtenir plus rapidement. Parois, il s’agit d’influencer les activités de la police ou des décisions de justice, ce qui ne fait qu’éroder l’;état de droit et la confiance dans les institutions.
les enseignants acceptent les pots de vin
L’étude souligne que le secteur de l’éducation est l’un des plus vulnérables à la corruption, le pourcentage d’individus versant des pots-de-vin à des enseignants étant passé de 16 à 51% entre 2009 et 2012.
« Les Afghans savent que la corruption défait le tissu social », a souligné M. Lemahieu. « La solution n’;est pas seulement à chercher du côté des gouvernants, mais aussi au sein de la communauté au sens large. »