Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a annoncé mercredi la condamnation à la réclusion à perpétuité de l’ancien commandant adjoint chargé du renseignement et de la sécurité au sein de l’état-major principal de l’Armée serbe de Bosnie (VRS), Zdravko Tolimir. Il était accusé de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en 1995 après la chute des enclaves de Srebrenica et de Žepa en Bosnie-Herzégovine. M. Tolimir a cependant été acquitté du chef d’expulsion, un crime contre l’humanité.
« Ces crimes étaient reprochés à Zdravko Tolimir en tant que membre de deux entreprises criminelles communes visant, pour l’une, à exécuter les hommes musulmans de Bosnie valides de l’enclave de Srebrenica, entre le 11 juillet et le 1er novembre 1995, et, pour l’autre, à transférer de force et à expulser les populations musulmanes de Srebrenica et de Žepa, de mars à août 1995 », a déclaré le TPIY dans un communiqué de presse.
À partir du 13 juillet et jusqu’en août 1995, au moins 4.970 hommes musulmans de l’enclave de Srebrenica avaient été exécutés. La Chambre, à la majorité des juges, a souligné qu’il ne s’agissait là que d’« une évaluation prudente d’;un nombre minimum » de victimes. Selon elle, le nombre total des hommes musulmans de Bosnie de Srebrenica ayant été exécutés était d’;au moins 6.000.
« La souffrance de ces hommes dans les moments qui ont précédé leur mort a dû être insoutenable. À de nombreuses reprises, ceux qui attendaient d’être exécutés ont vu ceux qui les précédaient se faire abattre. Les rares survivants qui ont pu témoigner devant la Chambre ont fait des récits poignants de ce qu’ils avaient dû endurer », a déclaré la Chambre.
Elle a souligné « l’ampleur considérable, l’extrême intensité et l’;effet dévastateur » des crimes, en prenant en compte « les souffrances extrêmes des quelque 30.000 à 35.000 femmes et enfants transférés de force hors des enclaves et leur incapacité depuis lors à mener une existence normale et constructive ».
Depuis sa création, le Tribunal a mis en accusation 161 personnes pour des violations graves du droit humanitaire perpétrées sur le territoire de l’ex-Yougoslavie entre 1991 et 2001. Les procédures à l’encontre de 130 d’entres sont closes.