Une opération militaire de dernier recours pourrait s’avérer nécessaire pour mettre fin aux éléments terroristes et criminels qui sévissent dans le nord du Mali, mais la priorité est de soutenir les autorités nationales dans le rétablissement de l’ordre constitutionnel et de parvenir à un règlement politique de la crise actuelle, a indiqué mercredi au Conseil de sécurité le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman.
Depuis le début de l’année, le Mali fait face à une série de problèmes sécuritaires, politiques et humanitaires. Des combats entre forces gouvernementales et rebelles touaregs ont éclaté dans le nord du pays au mois de janvier. Depuis, des islamistes radicaux ont pris le contrôle de la région, imposant une version extrême de la charia, ainsi que des restrictions, qui visent les femmes en particulier.
la destruction de sites culturels et historiques
Selon M. Feltman, la situation dans le nord du Mali a continué de ses détériorer au cours des deux derniers mois, avec la poursuite des violations flagrantes des droits de l’homme et de la destruction de sites culturels et historiques à Tombouctou. Plus de 412.000 personnes ont été contraintes de fuir la région et près de cinq millions au total ont été touchées par le conflit. Cette crise de plus en plus complexe exige une action intégrée, a plaidé le Secrétaire général adjoint devant le Conseil de sécurité.
« La première étape, c’est que la communauté internationale prête son soutien aux autorités maliennes pour promouvoir un dialogue national inclusif, indispensable pour élaborer une feuille de route pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel et répondre aux doléances des groupes du nord », a t il expliqué. M. Feltman a toutefois déploré que le Dialogue national, qui doit servir de cadre de définition et de mise en uvre des priorités nationales, ait été reporté à la deuxième semaine de décembre.
En outre, a t il ajouté, les négociations avec les groupes armés du nord du pays qui ont rompu tout lien avec des organisations terroristes devraient se poursuivre.
« Enfin, une intervention militaire mûrement réfléchie et bien exécutée dans le nord ne devrait être lancée qu’en derniers recours contre des éléments terroristes et criminels et les activités de stabilisation dans les zones reconquises faire l’objet d’une planification. » Une telle intervention doit constituer un aiguillon pour le processus politique, qui doit rester la priorité au Mali, a insisté le Secrétaire général adjoint.