Trois experts indépendants des droits de l’homme des Nations Unies ont condamné l’exécution récente de quatre membres de la minorité Ahwazi en Iran à l’issue d’un procès inéquitable, appelant le gouvernement à abroger la peine capitale. Abdul Rahman Heidarian, Abbas Heidarian, Taha Heidarian – trois frères – et Ali Sharif auraient été arrêtés en avril 2011 au cours d’une manifestation dans la province du Khuzestân au motif d’« hostilité envers Dieu » et de « corruption terrestre », indiquent les trois experts dans un communiqué de presse.
Ils ont été exécutés la semaine dernière dans la prison de Karoun, située dans la capitale de la province, Ahwaz.
« En raison du manque de transparence de la procédure, de nombreuses préoccupations demeurent quant à l’équité des procès impliquant la peine de mort en Iran, ont indiqué les trois rapporteurs spéciaux des Nations Unies, Ahmed Shaheed, Christof Heyns and Juan E. Méndez, qui sont chargés de la situation des droits de l’homme en Iran, des exécutions sommaires et de la torture, respectivement.
Au moins 140 exécutions auraient été perpétrées depuis début 2012, certaines sources indiquant que ce chiffre pourrait être porté à 220. La majorité est liée à des chefs d’inculpation de trafic de stupéfiants, que les experts ne considèrent pas comme des « crimes graves » au regard du droit international. Les experts enjoignent le gouvernement iranien à « abroger immédiatement la peine de mort pour des délits qui ne constituent pas des crimes graves ».