Le gouvernement syrien a failli à sa responsabilité de protéger sa population et les forces gouvernementales ont commis des violations des droits de l’homme si graves qu’elles constituent des crimes contre l’humanité. C’est la conclusion de la version finale du rapport de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie présentée jeudi au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
La Commission d’enquête, qui est constituée de trois experts, Paulo Pinheiro, Yakin Erturk et Karen Koning AbuZayd, a conclu que la crise actuelle des droits humains en Syrie est le résultat de plusieurs facteurs mais qu’elle est surtout dû au fait que le gouvernement a refusé de prendre acte des revendications sociales, économiques et politiques légitimes de la population.
« La réaction des forces de sécurité à ce qui a commencé par des manifestations pacifiques a fait que la situation a dégénéré en affrontements armés. Un an plus tard, la Syrie se trouve maintenant au bord de la guerre civile », a mis en garde la commission d’enquête.
« Le gouvernement a manifestement manqué à sa responsabilité de protéger la population. Ses forces ont commis de graves et systématiques violations des droits de l’homme, qui s’apparentent à des crimes contre l’humanité, ce qui était connu et accepté par les plus hautes sphères de l’Etat », ont souligné les enquêteurs.
« Les groupes armés anti-gouvernementaux ont aussi commis des abus, même si ceux-ci ne sont pas comparables en ampleur et l’ont été de façon moins organisée que ceux commis par les autorités », ont-ils ajouté.