« Nicolas Sarkozy s’en est pris à ceux qui veulent ratifier la Charte européenne des langues régionales et minoritaires du Conseil de l’Europe dans son discours de Marseille, dimanche dernier » commente mercredi le conseiller régional occitaniste Guilhem Latrubesse.
Nicolas Sarkozy a effectivement déclaré : « Quand on aime la France, on ne propose pas de ratifier la charte des langues régionales et minoritaires qui n’a pas pour but de faire vivre les langues régionales mais de reconnaître des droits linguistiques à toutes les minorités et de les placer sous le contrôle d’une Cour européenne qui jugera sans tenir compte de notre histoire nationale et de notre tradition républicaine. C’est le communautarisme qui est au bout du chemin et pas la défense d’un magnifique patrimoine de langues et de cultures qui font la richesse de notre pays. Je veux défendre ce patrimoine. Je veux m’opposer à toute dérive communautariste parce que cette dérive ruinerait des siècles d’efforts et de sacrifices pour nous construire un État, une Nation, une République dont nous pouvons être fiers et dont nous tirons notre force et notre intelligence collective ».
Pour le Parti Occitan « Le candidat président mélange tout et veut amalgamer défenseurs des langues, ennemis de la République et communautaristes. C’est une attaque contre Eva Joly et François Hollande qui ont mis la ratification de la charte dans leurs programmes. Mais c’est aussi une attaque contre tous ceux qui défendent les langues de France. Ils sont implicitement accusés de ne pas être des républicains et de menacer les valeurs de la République ».
« Le candidat–président n’a plus de mémoire. Sa volonté de défendre ces langues on la connaît. En 2007 il promettait une loi ! Où est-elle ? Il n’a rien fait. Et maintenant il promet encore. Nous ne sommes pas amnésiques. Ce discours est une attaque contre tous ceux qui ont défendu la République dans leur langue. Et ils sont nombreux, occitans, bretons, corses, basques, catalans et d’autres encore à avoir défendu les principes républicains dans leur langue. Que Nicolas Sarkozy le veuille ou non, la République est un bien commun des citoyens de ce pays et c’est pour cela que l’on peut dire : « Libertat , egalitat, fraternitat ». C’est la diversité des idées, des langues et des cultures qui fait une République moderne » a souligné Guilhem Latrubesse.