« Une chanson de lutte » pour le collectif RASED. A l’origine, le HAKA est une danse chantée rituelle, devenue la signature des maoris. Aujourd’hui, les manifestants toulousains ont invoqué les dieux des RASED devant la préfecture. Ils étaient une soixantaine de parents d’élèves, enseignants, enfants et membres de syndicats. Tous avec un même but : sauver les RASED, ces psychologues, maîtres E (à dominante pédagogique) et maîtres G (à dominante rééducative) présents dans les écoles.
DES OBJECTIFS AU DETRIMENT DES ELEVES
« Le ministère a des objectifs clairs : supprimer des postes et augmenter les effectifs par classe » scande un membre de la FCPE. Affublés d’un badge « école publique: Sarko m’a tuer », lui et d’autres manifestants ont apporté un chèque géant au recteur. Un chèque en carton. Ils le remettent à une personne sensée le représenter avec un masque. « C’est un acte symbolique » explique Laurence Pedemas Blanch, membre de la FCPE. En effet, le recteur va recevoir une prime de l’Etat. « Son montant oscillera entre 6847 et 22 000 euros » explique un membre de la SNUIPP-FSU. Avant d’ajouter que cette somme lui est attribué car « il a atteint les objectifs fixés par l’état ». Au détriment des enseignants spécialisés et des enfants. En effet, 13 709 élèves seront dès la rentrée privés de leur aide précieuse.
« Tous les élèves sont concernés par ces suppressions » selon un parent d’élèves. « L’absence de RASED a un impact sur toute la classe, l’enseignant ne peut plus gérer les enfants en difficultés et les autres élèves ». Alors que les manifestants déplient leurs banderoles et distribuent leurs tracts, une voix retentit. C’est le début du HAKA des RASED.
UNE LUTTE EN RYTHME
« Maitre G, mal Baré », « Maitre E, c’est pas mieux » scande une voix. Attroupé, une dizaine de parents et d’enfants exprime leur désaccord dans cette danse. Les doigts se lèvent, les pieds tapent le sol, les langues se tirent. Ces danseurs d’une lutte crient un grand « NON à une école de tri social. NON à la suppression des RASED ! » Leurs revendications concernent les 117 suppressions de postes envisagées dès la rentrée dans le premier degré, dont 96 postes RASED (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) en Midi Pyrénées. Sophie est enseignante spécialisée pour les élèves handicapés à l’école Daniel Faucher. Elle est venue soutenir les RASED. « Jamais un professeur ne remplacera un enseignant spécialisé » indique t-elle. Les manifestants luttent aujourd’hui pour une école de qualité. Et refusent « une école de plus en plus dure envers les élèves en difficulté ».
Sandra Cazenave