« La jalousie est un vilain défaut ». Cette expression n’a jamais eu autant de sens que pour le procès de Rachid. Le prévenu, poursuivi pour le meurtre de sa femme Fatima, comparait depuis ce lundi devant la cour d’assises de Haute Garonne. Les faits remontent au 29 mars 2009. Une nouvelle scène de ménage a lieu entre le couple. Ce sera celle de trop.
Une femme maltraitée
Fatima et Rachid se rencontrent en 2006 alors que le jeune homme est en visite au Maroc. Ils se marient très vite et Fatima arrive en France dès 2007. Ils s’installent alors à Muret. Dès lors, la jalousie de Rachid ne cesse d’augmenter. Au même titre que sa colère. Les condamnations pour maltraitance physique auprès de Fatima sont nombreuses.« Quinze jours avant le meurtre, Rachid avait déjà essayé d’étrangler sa femme » ajoute le Président de la Cour, à la lecture du rapport d’instruction. La jeune femme ira même jusqu’à quitter le domicile. Et déposer une main courante à l’encontre de son mari. Mais elle ne tarde pas à y retourner. « Parce qu’elle est amoureuse de lui » confie un témoin.
Le jour fatidique, Fatima aura prononcé la phrase de trop. « Fatiguée et par provocation » émet comme hypothèse le Président de la Cour, elle dira à Rachid qu’elle le trompe. Elle aurait alors essayé de le poignarder, avant qu’il ne retourne l’arme contre elle. Une fois qu’elle est à terre, blessée, il l’étrangle. « Je l’ai tué car elle allait voir ailleurs » confesse le prévenu à la gendarmerie. Le Président se demande « pourquoi l’avoir étranglé, pourquoi cet acharnement ? » « Je ne sais pas ce qui m’a pris, c’était un moment de folie » explique Rachid. Quand il se rend compte que sa femme est morte, il amène son fils avec lui et part à la gendarmerie de Muret. Directement, il confesse les faits.
Jaloux de ces discussions sur Internet
L’homme avoue avoir poignardé sa femme âgée de 21 ans, avant de l’étrangler. Son mobile est simple. « Elle tchatchait avec des gens. Cela ne m’a pas plu » confesse-t-il. L’homme a de nombreux soupçons concernant une hypothétique infidélité de sa femme. Pour lui, les ennuis ont commencés quand il a acheté un ordinateur. Dès lors, son épouse commence à discuter sur Internet. « Avec sa famille et des gens que je ne connaissais pas » indique Rachid.
La partie civile est représentée par quatre avocats. M° Chayrigues représente la soeur, le frère, la grand mère et l’oncle de la défunte. M° Chnani est l’avocate de la mère de la victime. L’association « Du côté des femmes » est représentée par M°Boissel. Et le M° Boucharinc défend les intérêts du représentant du fils du couple. Dès le premier jour d’audience, des zones d’ombres apparaissent. Rachid donnera différentes versions des faits. Tantôt, il affirme être sûr que sa femme l’a trompé, avec pour preuve des préservatifs usagés. Tantôt, il évoque simplement ses soupçons. Aujourd’hui, il affirme qu’elle l’a trompé. « J’étais suicidaire » atteste-t-il pour contester l’évocation de ces incertitudes.
Au premier jour du procès, différentes théories sont évoquées. Rachid parle notamment d’une enfance difficile. « Si j’ai été violent, c’est car mon enfance l’a été. » Leur fils a, quant à lui, été placé en famille d’accueil.
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