Au lendemain d’un sommet européen agité, le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy devrait longuement évoquer la crise de l’Euro jeudi soir lors de son intervention télévisée. François Hollande a tenu à couper l’herbe sous le pied d’un Sarkozy que de nombreux commentateurs politiques considèrent déjà en campagne pour l’élection présidentielle de 2012. Avant que la position de Sarkozy ne soit connue, Hollande a longuement évoqué la crise de l’Euro et de l’Europe sur son site www.françoishollande.fr
Dans cette note, particulièrement importante, Hollande s’interroge d’abord sur la chronologie des évènements et pose une question déjà soulevée pendant la campagne des primaires socialistes. « Pourquoi avoir attendu si longtemps pour prendre enfin des mesures à la hauteur de l’enjeu ? Si ce n’est pour protéger un secteur bancaire qui aurait du être appelé au sacrifice bien plus tôt. Plusieurs mois d’instabilité ont été la conséquence du manque de courage que traduisait l’accord du 21 juillet dernier, dont Nicolas Sarkozy prétendait déjà à l’époque qu’il était le dernier » s’indigne un François Hollande qui veut désormais promouvoir une « nouvelle donne » en Europe.
Mais il est à noter qu’en accord avec l’abandon d’une partie de la dette grecque et le projet de recapitaliser les banques, François Hollande est particulièrement sceptique sur l’intervention de la Chine et d’autres Etats tiers de l’Europe dans le fonds de stabilisation. « L’annonce de la participation de grands Etats extérieurs à l’Europe, dans la mise en oeuvre de ce fonds, est profondément troublante. Peut-on imaginer que si la Chine, par ce biais, venait au secours de la zone euro, elle le ferait sans aucune contrepartie ? » souligne un François Hollande qui voit sur ce point « une dépendance de fait qui traduit un aveu de faiblesse » de la part d’une Europe qui n’a pas réussi à faire bouger la Chine sur la valeur de sa monnaie.
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