Le président du Conseil Italien est prié de prendre des mesures radicales pour tenter d’enrayer le déficit de l’Etat Italien. Pointé du doigt par ses homologues européens, Silvio Berlusconi, au pouvoir depuis de nombreuses années est devenu en quelques heures, l’idiot utile d’une Europe désormais pilotée par un tandem Franco Allemand pourtant incapable d’agir depuis déjà de nombreux mois.
A la veille d’un sommet présenté comme crucial pour l’avenir de l’Europe et de la monnaie unique, et à défaut de prise de décision efficace, les dirigeants allemands et français ont décidé d’user de la bonne vieille tactique politique du bouc émissaire. Pour écarter les éventuelles critiques sur l’inertie et l’aveuglement de l’Europe, désigner un coupable fautif. Aujourd’hui Berlusconi, hier Papandréou, demain Zapatero ou Sarkozy ?
Et pourtant, les ressorts et conséquences de la crise grecque sont connues depuis déjà plus d’un an. Et ni le Conseil européen, ni la Commission ni le « moteur de l’Europe » France ou Allemagne, n’ont réussi à trouver le remède. Et cela dure. Depuis des semaines, depuis des mois, depuis plus d’un an. Laissant le champ libre à toutes les spéculations. A toutes les rhétoriques anti européennes. A toutes les interrogations. Une crise si longue, une inaction tellement fautive qu’elle semble entretenue.
Story telling : la réunion de ce mercredi à Bruxelles est déjà présentée comme celle de la dernière chance. A défaut d’accord le chaos martèlent le Premier ministre français François Fillon, son ministre du budget ou Alain Juppé, ministre des affaires étrangères. Et pourtant. Les précédents Conseils européens de crise, avant l’été, au printemps et au début de l’année 2011 étaient déjà ceux de la dernière chance ….
Photo CC/www.kremlin.ru : Medvedev, Sarkozy et Berlusconi lors du sommet du G8 en Italie juillet 2009