Deux importantes productions européennes à l’affiche mercredi au cinéma.
« Habemus Papam » suit le parcours du Pape fraichement élu mais angoissé à l’idée de prendre de telles responsabilités. Le Vatican cherche alors des solutions pour surmonter le blocage du souverain pontif, songeant même à un psychanalyste ! Avec ce film au sujet pour le moins original, le réalisateur Nanni Moretti voulait réunir la comédie et le drame. Selon Allociné, il cherchait à articuler « une dimension grotesque et une autre plus réaliste ». Même si « Habemus Papam » a provoqué une polémique en Italie, les professionnels l’ont encensé. Le film a remporté six prix au Nastri d’Argento – Prix de la presse italienne 2011 et cinq nomination au Festival de Cannes 2011. A voir aussi pour le jeu émouvant de Michel Piccoli, interprète du Pape.
Vincent Gareng a relevé le défi de mettre en image une partie de l’affaire d’Outreau. « Présumé coupable » se focalise sur le procès de l’un des douze accusés de pédophilie, Alain Marécaux. Arrêté en novembre 2004, il est finalement acquitté fin 2005 après 23 mois de prison. Le film est adapté du livre de Marécaux, « Chronique de mon erreur judiciaire ». Pour interpréter le rôle de cet homme innocent et broyé par une machine judiciaire implacable, le spectateur découvre un Philippe Torreton méconnaissable. L’acteur n’a pas hésité à perdre plus de vingt kilos pour entrer dans la peau du personnage. Il s’est tellement impliqué qu’il avoue au Dauphiné : « je me suis fait une petite dépression nerveuse. J’étais à fleur de peau et je pleurais constamment. ». Une prestation hors du commun pour un film bouleversant mais sans pathos.