Les agences de notations ont elles remporté le rapport de force qui les oppose aux Etats ? A moins d’un an de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a décidé d’une série de mesures budgétaires et fiscales pour que la France conserve sa note AAA. A l’issue du premier conseil des ministres l’hôte de l’Elysée se serait longuement entretenu avec son Premier ministre François Fillon. Ce dernier doit tenir une conférence de presse mercredi en fin d’après midi pour annoncer le détail des mesures budgétaires qui seront rapidement présentées au Parlement pour le vote d’une loi de finance rectificative. Au printemps, le gouvernement avait déjà abandonné le fameux « bouclier fiscal » jugé économiquement injuste et inefficace par l’opposition.
Le détail des ces annonces ont filtré. Il s’agit en substance de revenir sur les principales mesures de la loi TEPA votée au début du quinquennat par les députés de la majorité. Particulièrement couteuse pour les finances publiques, la remise à plat de la défiscalisation des heures supplémentaires devrait ainsi être décidée. Plusieurs niches fiscales dans l’immobilier pourraient être « rabotées » et une contribution fiscale des contribuables les plus riches décidée.
Si les syndicats n’ont pas encore réagi à ces mesures, une réunion de l’intersyndicale est d’ores et déjà annoncée. Autres secteurs où la grogne monte : les patrons de PME et TPE qui craignent une nouvelle hausse du coût du travail. Le Parti socialiste ou plutôt les candidats aux primaires socialistes ont d’ores et déjà réagi. Ségolène Royal a demandé que les français les plus riches remboursent les sommes touchées du Trésor Public sous le régime du Bouclier fiscal. François Hollande a quant à lui raillé un Nicolas Sarkozy incapable de tenir le cap économique.
Photo Guillaume Paumier / Wikimedia Commons, CC-by-3.0 : Nicolas Sarkozy remet à plat toutes les mesures décidées dans les premiers mois de son mandat