Son premier roman, Le Nom de la rose (1980) connaît un succès mondial avec 16 millions d’exemplaires vendus à ce jour et des traductions en vingt-six langues, malgré un contenu dense et ardu. Umberto Eco met en application dans ce « policier médiéval » ses concepts sémiologiques et ses théories du langage, ceux-là mêmes qu’il enseigne à Turin. En 2002, le quotidien La Repubblica le vend comme supplément au journal (tirage spécial à cette occasion : 2 millions d’exemplaires).
Son deuxième roman, Le Pendule de Foucault (1988) connaît également un énorme succès, quoique pour des raisons inverses : le public, guidé par Eco, part à la découverte de symboles énigmatiques ou prophétiques, à rebours de la dénonciation de l’ésotérisme qui est pourtant le propos de l’auteur, mais celui-ci démontre par la même occasion que le lecteur est libre de ses interprétations (théorie qu’Eco continue de développer dans ses œuvres théoriques sur la réception, Les Limites de l’interprétation en 1990). Le livre tourne d’ailleurs en ridicule l’interprétation à outrance des faits avérés ou légendaires de l’histoire, en tirant avec un égal succès des dimensions d’un simple kiosque à journaux le même genre d’informations de portée cosmique que certains se croient fondés à lire dans celles de la pyramide de Khéops.