Selon les quotidiens Libération et le Monde, Saad Hariri, ancien premier ministre libanais sunnite, se serait réfugié à Paris depuis une semaine. Liberation.fr reprenait des sources diplomatiques américaines et saoudiennes, leurs services secrets craignant « que sa vie soit menacée ». La recommandation de ne pas revenir au pays du Cèdre pour l’instant lui a été faite, Hariri devrait donc aller et venir entre Paris et Riyad.
Toujours selon les sources de Libé, « le régime syrien pourrait organiser son assassinat dans le but de créer un conflit interconfessionnel (entre sunnites et chiites, notamment) au Liban », afin de détourner les regard et l’attention de la communauté internationale de la situation syrienne.
En 2005, c’est le père de Saad, Rafiq Hariri, lui même mentor de la vie politique libanaise et homme d’affaires qui avait été victime à Beyrouth d’un attentat à la voiture piégée. Une vague d’attentas similaires avait suivi, tuant responsables politiques et journalistes notoirement connus pour leur opposition à la présence syrienne sur le sol libanais. Le Hezbollah et les services syriens avaient alors été pointés du doigt.
Si l’affaire est toujours jugée par le Tribunal Spécial pour le Liban, les partisans du clan Hariri craignent que les récentes élections (et 5 mois de négociations) ayant mené les chiites au pouvoir ne mènent à un arrêt de la coopération entre le TSL et Beyrouth. L’opposition qualifie le nouveau gouvernement « d’otage de la Syrie », le parti chiite rétorque en accusant Hariri et l’opposition d’être « à la solde des Etats-Unis et d’Israël ». Un partout, la balle au centre : des vertes et des pas mûres, le pays en a vu d’autres.
Photo DP/State Department photo by Michael Gross : Saad Hariri,