Les agences de l’ONU ont exprimé mardi leur inquiétude sur le risque de voir la crise humanitaire et sécuritaire s’aggraver dans la zone d’Abyei, au Soudan, qui est en proie à de violents affrontements depuis plusieurs mois.
« Lors d’;une visite sur le terrain en fin de semaine dernière, nos équipes ont constaté que la ville s’était vidée de sa population qui compte habituellement entre 50.000 et 55.000 habitants. De nombreux combattants étaient présents dans les rues. Des pillages s’effectuaient au grand jour », a indiqué mardi un porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards, lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse.
« L’équipe des Nations Unies qui a mené cette visite a constaté un afflux de civils se dirigeant vers le sud et au-delà d’Agok. Plusieurs villages situés juste au sud d’Abyei ont été brûlés. De nombreuses personnes disaient craindre une attaque imminente contre la ville d’Agok », a-t-il ajouté.
A ce jour, 31.256 personnes déplacées ont déjà été enregistrées dans l’Etat de Warrap et 27.961 autres dans la ville d’Agok, qui fait partie de la circonscription d’Abyei.
« Nous avons également vu de plus petits nombres de déplacés dans les Etats voisins au sud-ouest d’Abyei », a précisé le porte-parole du HCR.
« Des équipes d’évaluation essayent actuellement d’;accéder à des zones isolées à cause de l’insécurité et de fortes pluies. A Agok, des personnes déplacées nous ont indiqué que de nombreux civils s’étaient cachés dans la brousse pour éviter d’être pris au piège dans les combats. Nous avons vu plusieurs cas de familles séparées durant les violences. Hier soir, les pillages et les tirs sporadiques continuaient», a-t-il conclu.
De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en place la distribution d’une aide alimentaire d’urgence destinée à plus de 6.000 déplacés.
Une porte-parole du PAM, Emilia Casella, a précisé mardi lors d’une conférence de presse à Genève, son inquiétude sur l’augmentation des déplacements de populations qui ne seront donc pas en mesure de planter leurs semences. Cela posera un problème de sécurité alimentaire dans les mois à avenir. Selon l’agence plus de 100.000 personnes pourraient avoir besoin à une aide alimentaire.