Depuis le 15 mai, des centaines de milliers de jeunes espagnoles se mobilisent dans toute l’Espagne. La plupart d’entre eux se sont rassemblés place Puerta des Sol à Madrid mais aussi à Barcelone, Valence, Saragosse, Bilbao, Séville et Grenade. Cette mobilisation répond à l’appel du collectif Democracia Real Ya pour dénoncer une politique d’austérité en rupture avec les aspirations sociales de la jeunesse. « Principales victimes de la crise économiques, les jeunes ont dû subir un plan de rigueur drastique pour assainir les comptes budgétaires de leur pays. En cherchant à rassurer les marchés financiers, le gouvernement espagnol a donc fait le choix de faire payer la crise à sa jeunesse. Le résultat est terrible : les inégalités sociales se creusent et près de 50% des jeunes actifs sont désormais au chômage » indique aujourd’hui le syndicat étudiant Unef.
« Dans un contexte électoral, la mobilisation soudaine et massive de la jeunesse espagnole traduit le sentiment d’une impasse démocratique. La forte abstention, le rejet des solutions préconisées par les vainqueurs du scrutin ainsi que la multiplication des affaires de corruption traduisent le fossé inquiétant entre le pouvoir politique et la génération de la crise. Cette fronde liant aspiration sociale et crise démocratique fait écho aux différents mouvements de jeunesse en Europe et, plus récemment, au Maghreb et au Moyen Orient. Si les contextes diffèrent selon les pays et les régimes politiques, un même refus est exprimé- celui d’une jeunesse qui voit ses droits à l’éducation, à l’emploi et à la protection sociale balayés sur l’autel de la rigueur » souligne encore le syndicat étudiant dans un communiqué.
« En France, c’est ce même refus qui avait poussé des milliers de jeunes à manifester aux côtés des salariés à l’automne 2010. Le taux de chômage dépassant aujourd’hui les 20% chez les jeunes, les difficultés d’insertion professionnelle, le creusement des inégalités dans l’accès au diplôme sont autant d’inquiétudes exprimées par la jeunesse et qui restent aujourd’hui sans réponse » précise l’UNIEF qui ne dit rien sur la situation en France.
Mais l’UNEF « soutient les jeunes espagnols mobilisés et appelle les autorités européennes à ne plus faire des jeunes et des salariés les premières victimes de la crise économiques. L’UNEF exige la mise en place immédiate d’un plan d’aide social d’urgence pour l’ensemble des étudiants. L’UNEF exige la mise en place immédiate d’une aide à la recherche au premier emploi pour protéger les jeunes en insertion. L’UNEF alerte les pouvoirs publics sur le risque d’ignorer plus longtemps les aspirations des jeunes au droit à l’étude pour tous et à une insertion professionnelle durable garantis par la mise en œuvre d’un statut social étudiant ».
Photo CC/Flickr/Javi S&M : Manifestation à Grenade (Espagne) le 15 mai 2011