L’affaire jugée cette semaine par la Cour européenne des droits de l’homme fait droit au gouvernement Autrichien. Elle concernait un ancien dirigeant d’une banque, Helmut Elsner, célèbre en Autriche. Il se plaignait de l’illégalité et de la durée excessive de sa détention provisoire. Il alléguait également que les déclarations publiques de certains politiciens avaient fait de lui un coupable avant même sa condamnation par un tribunal.
Sous la présidence de M. Elsner, des investissements spéculatifs aux Caraïbes entraînèrent des pertes considérables, la Banque qu’il dirigeait frôle la faillite en 2000 et, aboutirent finalement, en 2007, à la vente de la banque à un consortium mené par un fonds d’actions privé américain. Le détail de ces transactions éclata au grand jour en octobre 2005 lors du dépôt de bilan de l’un des anciens partenaires de la BAWAG.
Une enquête préliminaire fut ouverte contre M. Elsner et d’autres suspects pour abus de confiance et escroquerie. En septembre 2006, le juge d’instruction lança un mandat d’arrêt contre M. Elsner, qui vivait désormais dans le sud de la France. Arrêté par la police française, l’intéressé fut ensuite libéré sous caution. Dans le mandat d’arrêt, il était fortement soupçonné d’avoir commis les infractions dont il était accusé et notamment, en sa qualité de directeur général, de s’être rendu coupable d’un abus de confiance ayant entraîné des pertes s’élevant à 1 700 000 000 EUR.